Citoyenne du monde, Elisabeth Kontomanou pourrait assurément revendiquer ce titre. Née en France d'une mère grecque et d'un père guinéen (vite disparus), la chanteuse a bourlingué ces deux dernières décennies, son port d'attache étant successivement New York et Stockholm. De ce parcours singulier, Elisabeth Kontomanou s'est forgé une personnalité qui lui assure une place à part sur la scène du jazz vocal.

Bien loin des voix sucrées, son registre a des accents poivrés. "Le jazz est une musique de rebelle, pas une musique d'ascenseur", assène-t-elle sans ménagement. Et d'en donner la preuve dans son dernier album "Back to my groove" (Nocturne) où "la Kontomanou" raconte son histoire personnelle, pleine de tristesse, de solitude et d'espoir. Ses compositions traitent aussi bien de l'intolérance que de l'amour avec en point d'orgue du disque un appel à la paix sur terre ("Peace on earth").

Album très personnel, "Back to my groove" baigne dans une atmosphère de gospel et de blues. Parodiant "l'idole des jeunes", Elisabeth Kontomanou confie: "Toute la musique que j'aime, elle vient du blues". Et pour définir son style, elle ajoute: "chanter du jazz, c'est comme un engagement religieux".

Dans son retour aux sources du jazz, la chanteuse voyage en famille: son fils Donald tient la batterie, un autre fils, Gustav Karlström, assure les arrangements. "Ils n'hésitent pas à me critiquer. J'aime cela. Ils ont beaucoup plus d'oreille que je n'avais à leur âge. C'est vrai, ils m'ont fait évoluer". Ouverte sur le monde - extérieur et intérieur - Elisabeth Kontomanou fait entendre - en anglais, la langue du blues - sa différence. Sans peur de déranger l'un des principes fondateurs du jazz.

Concert: Casino de Paris (75009). 22 novembre. 20h15. Réservations: 08 92 69 89 26. www.casinodeparis.fr
Discographie: "Back to my groove". Elisabeth Kontamanou (Nocturne). Octobre 2007.