Le nouveau décompte du nombre de demandeurs d'emploi pourrait intervenir rapidement

Un rapport remis officiellement ce lundi matin à la ministre de l'Economie et de l'Emploi préconise une nouvelle méthode pour comptabiliser le nombre des demandeurs d'emploi. Si les nouvelles recommandations étaient adoptées, le taux de chômage (actuellement de 8%) pourrait remonter de 0,5 point.

Le taux de chômage va remonter, c'est maintenant une certitude. Non pas pour des raisons conjoncturelles mais plutôt en raison d'un nouveau calcul du nombre de demandeurs d'emploi qui devrait être mis en place dans des délais rapprochés. C'est, en tout cas, le souhait de Christine Lagarde, ministre de l'Economie et de l'Emploi qui, ce lundi matin, recevait les conclusions d'un rapport commandé fin juin à l'Inspection générale des affaires sociales et à l'Inspection générale des finances sur la question du décompte des chômeurs.

Un sujet qui a empoisonné toute la campagne électorale. Plusieurs voix émanant de chercheurs, statisticiens, syndicalistes - mais aussi des personnels de l'Insee ou du ministère du Travail - s'étaient émues de l'inadaptation croissante des méthodes de comptabilisation du chômage. Le rapport Igas/IGS reprend une partie de ce constat. Ainsi, le rapport recommande que les estimations mensuelles de l'Insee soit remplacées par une publication trimestrielle à partir des seules données de "l'enquête emploi" publiée par l'institut.

Par ailleurs, la taille de l'échantillon de cette enquête devrait être augmentée (passant de 75.000 personnes sondées à 150.000) et les critères retenus alignés sur ceux de l'institut de statistique européen Eurostat pour qui le taux de chômage en France s'établissait à 8,5% fin juillet, l'Insee l'estimant à 8% à la même date. Christine Lagarde "a pris note de ces analyses et recommandations et en approuve l'orientation", précise le communiqué. Elle a demandé au directeur général de l'Insee, au directeur de la Dares (ministère de l'emploi) ainsi qu'au directeur général de l'ANPE d'en examiner les conditions de mise en oeuvre et de prendre, chacun en ce qui les concerne, les mesures appropriées pour améliorer dans les meilleurs délais la fiabilité et la transparence des données relatives au marché du travail.

Par ailleurs, le gouvernement juge "logique" que l'Insee ne publie plus qu'une fois par trimestre le taux de chômage au sens du BIT. Dans un entretien aux quotidien Les Echos de ce lundi, la ministre estime en effet qu'il semble logique de s'en tenir désormais à une "publication trimestrielle, et non plus mensuelle (...). Pour le reste, nous continuerons à publier mensuellement le nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) inscrits à l'ANPE" ... tout en reconnaissant les limites de cet indicateur, confirmées par le rapport. Ce lundi après-midi, l'Insee annonce d'ailleurs "l'arrêt de la publication d'estimations mensuelles du taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT)" dès la fin de ce mois.

Le document constate aussi que les changements, sous l'impulsion du gouvernement, sur le suivi des chômeurs (convocations, formation, radiations, etc.) et la façon de les comptabiliser, "ont conduit à surestimer la baisse du chômage BIT en 2005 et 2006" de 0,2 à 0,4 point.

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