Record de LBO en Europe au premier semestre

Près de 91,8 milliards d'euros ont été investis dans toute l'Europe sur les six premiers mois de l'année, avec en moyenne 176 millions d'euros par LBO, selon une étude.

Les rachats de société par endettement (LBO) ont battu des records au premier semestre 2007 en Europe, tant par leurs montants que par la valorisation des sociétés, mais dans les deux cas la tendance s'est infléchie, selon une étude du Centre for Management Buy-out Research (CMBOR).

Près de 91,8 milliards d'euros ont été investis dans toute l'Europe sur les six premiers mois de l'année, avec en moyenne 176 millions d'euros par LBO, selon une étude du CMBOR.

Mais les grands rachats qui ont dopé ces chiffres se raréfient depuis deux mois, faute de créanciers pour participer à ces montages financiers où la dette joue une rôle-clé, selon les professionnels du LBO. "Les financements bancaires classiques sont toujours là. Mais les grands LBO ne peuvent plus avoir lieu car beaucoup de créanciers ont disparu corps et biens dans la crise des crédits hypothécaires américains", a indiqué à l'AFP (Agence France Presse) Sami Radha, du cabinet Deloitte Finance, coauteur de l'étude.

"Les fonds d'investissement spécialisés dans l'obligataire achetaient à la fois des créances hypothécaires et des créances sur les entreprises rachetées dans le cadre de gros LBO", où leur présence "permettait de compléter les crédits offerts par le pool bancaire", a expliqué la même source.

Leur présence permettait d'augmenter le nombre de créanciers acceptant d'apporter un financement sous forme de dette, partie très importante des LBO, mais la quasi-disparition de ces fonds a asséché le marché des grands LBO.

"La porte est fermée aujourd'hui aux LBO géants", avait aussi constaté le 18 septembre le président de l'Association française des investisseurs en capital (AFIC), Eddie Misrahi, lors d'une conférence de presse.
"Ce sont les sommes considérables placées dans les fonds de LBO, à la recherche de gros LBO, qui ont fait flamber les valorisations lors des rachats, car il n'y avait pas assez d'entreprises à racheter", a indiqué à l'AFP Sami Radha.

Mais depuis deux mois, "les valorisations ne sont plus du tout les mêmes, et baissent fortement après être montées trop vite et trop haut. Un bon exemple vient de la Saur, ou en deux ans et demi les montants proposés ont presque varié du simple au double", a-t-il ajouté.

Un consortium réunissant la Caisse des dépôts, Séché Environnement et Axa avait annoncé en avril le rachat de la Saur, le distributeur d'eau français, pour 1,7 milliard d'euros, au fonds PAI Partners, qui avait lui-même racheté la Saur à Bouygues en 2004 pour un milliard d'euros.

Les valorisations des sociétés rachetées en LBO "ont atteint des sommets", les acquéreurs acceptant de payer 16 à 24 fois les bénéfices pour les transactions de plus de 100 millions d'euros, précise l'étude de CMBOR.
Pour les LBO de moins de 100 millions d'euros, le prix payé a été beaucoup plus modeste: de 10 à 11 fois les bénéfices.

Parmi les "très gros tickets", les 16 milliards d'euros déboursés par le fonds d'investissement KKR pour la chaîne de pharmacie britannique Alliance Boots. Sans cette opération géante, le Royaume-Uni serait quasiment à égalité avec la France pour le montant des rachats effectués sur la période.

Au premier semestre, 110 rachats en LBO ont eu lieu dans l'Hexagone, deux fois plus qu'en Allemagne (52), les rachats de plus de 500 millions d'euros pesant les trois-quart du total, révèle l'étude de la CMBOR.
Le taux d'endettement moyen des sociétés rachetées est paralèllement monté à 55,8%, alors qu'il n'avait jamais dépassé 51% la moyenne lors des LBO des cinq années précédentes, selon la CMBOR.

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