Total va investir plus de 3 milliards d'euros dans le projet géant en Russie

Le groupe pétrolier français effectue son grand retour en Russie. Ce vendredi, Christophe de Margerie, directeur général du groupe, est à Moscou pour signer un accord avec le groupe russe Gazprom qui vient de le choisir comme partenaire pour développer le gisement gazier géant de Chtokman. Il s'agit d'un investissement de 3 à 3,6 milliards d'euros pour Total.

Total effectue un grand retour en Russie. Ce vendredi, Christophe de Margerie, directeur général du groupe, est à Moscou pour signer un accord avec le groupe russe Gazprom qui vient de le choisir comme partenaire pour développer le gisement gazier géant de Chtokman.

Le groupe français Total va investir quatre à cinq milliards de dollars dans l'exploitation de ce gigantesque gisement gazier, le montant total du projet s'élevant à 15 millards de dollars, a déclaré son PDG vendredi à l'Agence France Presse (AFP). "Il s'agit d'un investissement de 4 à 5 milliards de dollars (de 3 à 3,6 milliards d'euros) pour Total sur quelques années", a déclaré Christophe de Margerie à l'issue de la signature à Moscou du contrat d'exploitation en commun de Chtokman avec Gazprom.

Après des mois de négociations et une série de revers en Russie, Total revient donc en force dans le pays. Le groupe français détiendra 25% de la société propriétaire des infrastructures pour la première phase de développement de Chtokman, selon le directeur général de Gazprom, Alexeï Miller. Pour sa part, Gazprom devrait contrôler au moins 51%.

Le site de Chtokman, situé sous la mer de Barents, est considéré comme l'un des plus importants gisements de gaz du monde, avec des réserves estimées à plus de 3.700 milliards de mètres cubes, soit suffisamment pour alimenter le monde pendant un an.

L'annonce du choix de Total marque le premier résultat concret d'années de négociations entre Gazprom et les nombreux candidats à une part de ce projet prometteur. Ces dernières années, Chtokman a été utilisé par Moscou comme une arme diplomatique dans les relations avec l'Occident, rompant les négociations, puis les reprenant en fonction du climat politique. Gazprom avait même dit en octobre qu'il développerait seul Chtokman.
Depuis décembre dernier, le Kremlin a repris le contrôle de deux des plus gros projets énergétiques gérés par des sociétés étrangères: Sakhaline-2 de Royal Dutch Shell et Kovytka de BP.

Selon Jason Kenney, analyste pétrolier chez ING, cité par l'Agence Reuters, le choix de Total montre que Gazprom a fini par comprendre la nécessité d'avoir une major du pétrole à ses côtés pour développer le gisement.
"C'est une grande nouvelle pour Gazprom d'avoir trouvé un partenaire qui accepte de partager les risques financiers, estime pour sa part Elena Anankina, analyste chez Standard and Poor's. Mais on ne sait pas quelles garanties ont été prévues pour Total pour faire de ce projet un projet intéressant."

La société dont Total devrait prendre 25% sera chargée de la conception, du financement et de la construction des installations prévues par cette première phase. Mais elle ne détiendra pas la licence proprement dite du gisement, ni le gaz produit, qui resteront aux mains de Gazprom via une filiale.

Gazprom a indiqué que d'autres sociétés, qui avaient été sélectionnées mais n'ont pas été retenues, dont les américains ConocoPhilips et Chevron et les norvégiens Statoil et Norsk Hydro, pourraient obtenir par la suite une participation dans le projet.

La première phase du projet d'exploitation prévoit une production de 23,7 milliards de m3 par an et des exportations par gazoduc à partir de 2013. La production de gaz liquéfié, destiné à l'exportation par bateau devrait débuter en 2014.

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