Malgré un bénéfice net en forte hausse sur l'année 2006, Carrefour affiche une certaine prudence vis-à-vis de sa rentabilité pour 2007 et 2008. Le groupe de distribution, dont le président du conseil de surveillance a démissioné hier, a ainsi publié ce matin un bénéfice net part du groupe en hausse de 58% à 2,26 milliards d'euros, soutenu par des cessions d'activité qui ont contribué à hauteur de 412 millions d'euros au bénéfice.

Le chiffre d'affaires a de son côté progressé de 6,6% à 77,9 milliards d'euros, pour un résultat opérationnel en hausse de 5,7% à 4,84 milliards d'euros. "Les ventes hors taxes sont en hausse de 6,6% à changes courants et 6,4% à changes constants, soit une croissance de plus de 2 points supérieure à celle enregistrée en 2005 et en 2004", se félicite même Carrefour.

Toutefois, le distributeur prévient que la progression de son résultat opérationnel en 2007 sera moins rapide que celle de son chiffre d'affaires, ce qui se traduit par une pression sur les marges. "En 2007, la croissance du résultat opérationnel (avant éléments non courants) sera inférieure à celle des ventes, conséquence directe de notre détermination à consolider notre leadership par des prix bas, et de la poursuite de notre programme d'expansion", explique Carrefour.

"Dans le contexte concurrentiel actuel, nous prévoyons une croissance du chiffre d'affaires à changes constants supérieure ou égale en 2007 à celle de 2006", précise le groupe.

En revanche, pour 2008, le distributeur reste confiant en termes de ventes. "Nos réalisations 2006, comme nos prévisions 2007, nous permettent de maintenir une ambition de progression du chiffre d'affaires de l'ordre de 10%", indique le groupe, qui va se lancer dans des "acquisitions tactiques".

En termes de rentabilité, pour 2008, Carrefour vise une progression du résultat opérationnel "en ligne avec le chiffre d'affaires". Même si le groupe précise que cet objectif "dépendra du jeu concurrentiel et de la politique prix qu'il imposera, notamment en France. "Nous privilégierons le chiffre d'affaires et les parts de marché au résultat", conclut Carrefour.

Le groupe ne fait pas de commentaire sur l'entrée dans son capital du fonds d'investissement Colony et de Groupe Arnault, annoncée hier. Interrogé lors d'une conférence de presse sur l'arrivée de ces nouveaux actionnaires, José Luis Duran, le président du directoire du groupe, n'a pas souhaité faire de commentaires sur les intentions des deux groupes, mais a toutefois souligné que ces derniers avaient pris contact avec lui, de "manière amicale".

José Luis Duran a également souligné que le départ de Luc Vandevelde était lié à des "raisons qui sont propres à l'ancien président du conseil de surveillance et au conseil". "Ce départ n'est pas lié au plan opérationnel", a ajouté José Luis Duran.

Le président du directoire a en outre précisé que la nomination de Robert Halley à la présidence du conseil de surveillance s'inscrit dans le cadre de la "confirmation de la confiance accordée par le conseil au plan opérationnel à l'équipe de management".