SNCF- EDF-GDF : les syndicats appellent à la grève le 13 et 14 novembre

Six syndicats de la SNCF ont appelé à une grève reconductible le 13 novembre. Les syndicats réclament "le maintien et l'amélioration" de leur régime spécial de retraites que le gouvernement veut réformer. Le mouvement sera suivi dans le secteur de l'énergie. La RATP se prononcera en début de semaine prochaine.

Six syndicats de la SNCF, représentant 80% du personnel, ont appelé mercredi à une grève reconductible le 13 novembre pour "le maintien et l'amélioration" de leur régime spécial de retraites que le gouvernement veut réformer. La grève est d'une durée illimitée. Elle sera reconductible par périodes de 24 heures à partir du 13 novembre à 20h00. A la RATP, sept syndicats sur huit ont indiqué qu'ils lanceraient une nouvelle grève si le gouvernement "ne revoyait pas sa copie" sur la réforme des régimes spéciaux de retraite, attendant "des réponses précises" en début de semaine prochaine.

Cette grève, qui fait suite à un premier mouvement le 18 octobre, proteste notamment contre l'allongement de l'âge de la retraite de 37 ans et demi à 40 ans d'ici 2012, et de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein. Elle est demandée alors que les syndicats ont jugé imprécises les récentes propositions de Xavier Bertrand.

Tous les syndicats de la SNCF ne suivent pas l'appel à la grève. C'est le cas de la FGAAC, qui représente un tiers des conducteurs de train. Elle s'est engagée dans une négociation avec la direction de l'entreprise.

De son côté la CFDT "n'exclut par le principe de rejoindre l'appel commun" après avoir consulté ses instances, mais n'est pas encore associée au mouvement de grève. Le syndicat se prononcera mardi 6 novembre sur sa possible participation, en fonction d'éventuelles propositions du ministre du Travail, Xavier Bertrand.

De plus, deux syndicats (FO-Energie et la CGT-Energie), majoritaires dans le secteur de l'énergie, appellent également à la grève le 14 novembre contre la réforme des régimes spéciaux. De leur côté, les trois autres fédérations (CFDT, CFTC et CFE-CGC) se prononceront mardi 6 novembre, après un "ultimatum" fixé au 5 novembre pour que le gouvernement revoie "sa copie".

Du côté du gouvernement, on est prêt à quelques concessions toutes relatives. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a indiqué ce mercredi à l'Assemblée nationale être "en train de travailler sur les modalités d'application de la décote -diminution plus que proportionnelle de la pension pour ceux qui n'ont pas cotisé assez longtemps ndlr- pour qu'un agent qui s'impliquerait dans la réforme, qui avancerait avec la réforme, ne soit pas pénalisé en termes de pouvoir d'achat".

"Au final, un agent qui s'engagera dans la réforme ne perdra pas un euro. C'est un engagement que nous prenons, d'autant plus qu'avec la réforme, il pourra améliorer une retraite qui était pendant longtemps bloquée avec les clauses couperet qui l'obligeaient à partir à 50 ou à 55 ans, alors même qu'il n'avait pas ses droits à une pension complète", a ajouté Xavier Bertrand.

Cependant, trois points restent non négociables: "quand on vient nous dire qu'il ne faut pas passer à quarante années, je réponds 'non', quand on vient me dire qu'il ne faut pas même le principe d'une décote, je réponds 'non', quand on vient me dire qu'il ne faut pas indexer les pensions sur les prix, je réponds 'non' ", a indiqué le ministre.

Par ailleurs, la direction de la SNCF s'est elle aussi déclaré prête à faire "dans les prochains jours" des propositions "concrètes" aux syndicats pour la réforme de leur régime de retraite. "Afin de permettre aux organisations syndicales d'apprécier le contenu possible, et l'importance pour les agents, des négociations à conduire à son niveau, l'entreprise leur adressera dans les prochains jours une proposition de cadrage concret de ces négociations", précise la SNCF.

Ces propositions porteront sur "l'aménagement des fins de carrière", les "évolutions salariales et de carrière", les "conditions de travail et (la) prise en compte des contraintes métiers, les "compléments de retraite", et l'"amélioration des couvertures prévoyance et des droits familiaux ou conjugaux", précise la direction.

Celle-ci regrette par ailleurs "vivement l'annonce faite par certaines organisations syndicales d'une perspective de conflit reconductible le 13 novembre prochain, alors même que la SNCF vient de proposer l'ouverture d'une première négociation d'étape les 6 et 12 novembre".

Un tel mouvement "pénaliserait très lourdement les usagers qui ne sont en rien concernés par les sujets en débat", selon la direction, pour "la seconde fois en moins d'un mois". Reste à savoir si les propositions du gouvernement et de la SNCF suffiront à faire plier les syndicats avant le 13 novembre prochain.

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