L'économie mondiale est en passe de connaître une cinquième année consécutive de croissance soutenue, même si celle-ci peut souffrir d'un ralentissement limité aux Etats-Unis, ont estimé aujourd'hui les banquiers centraux du Groupe des Dix pays les plus riches du monde, réunis à Bâle, sous les auspices de la Banque des règlements internationaux (BRI).

Résumant le sentiment des participants à la réunion du G10, le président du groupe, également numéro un de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a déclaré que des risques continuaient de peser sur ces perspectives favorables mais que leur matérialisation semblait peu probable. "Nous continuons d'observer une croissance de base parmi les plus encourageantes qui soient", a-t-il affirmé.

Parmi les principaux risques identifiés pour la croissance, Trichet a pointé la tendance au protectionnisme en matière de commerce et d'investissements étrangers, un rattrapage désordonné des déséquilibres mondiaux, une sous-estimation des risques par les marchés ainsi que l'évolution des prix du pétrole et des matières premières.

En matière d'inflation, le président de la BCE a déclaré que le G10 restait "en alerte et ne criait pas victoire". Jean-Claude Trichet a cependant refusé d'évoquer l'avenir de la politique monétaire de la BCE, même si tous les économistes affirment que de nouvelles hausses des taux sont dans les tuyaux. Une certitude en tout cas: n'ayant pas changé de ton, Trichet a conforté les observateurs dans leur sentiment que le statu quo serait maintenu à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de jeudi prochain, le taux de refinancement restant à 3,5%, le niveau atteint début décembre lors du sixième relèvement d'un quart de point opéré durant le cycle entamé en décembre 2005.