Affaire EADS : audition des dirigeants de la Caisse des Dépôts devant les députés

Les responsables de la Caisse des dépôts et de consignations (CDC) vont devoir s'expliquer sur l'affaire EADS ce mardi devant les députés, puis mercredi au Sénat. La Tribune publie en exclusivité les procès verbaux de la Commission de surveillance de la CDC.

Après Thierry Breton, ex-ministre des Finances vendredi, les responsables de la Caisse des dépôts et de consignations (CDC) vont devoir s'expliquer sur l'affaire EADS ce mardi devant les députés, puis mercredi au Sénat, alors que l'institution publique est au coeur des interrogations sur le rôle de l'Etat. Le directeur général de la CDC de l'époque, Francis Mayer, étant décédé, c'est son successeur Augustin de Romanet, lui-même secrétaire général adjoint de l'Elysée au moment des faits, qui sera entendu par les parlementaires, de même que le directeur financier, Dominique Marcel, déjà en fonction en 2006.

Présentée comme le "bras financier de l'Etat", la CDC a réaffirmé samedi n'avoir "ni demandé ni reçu d'autorisation de l'Etat pour l'achat de titres EADS" au printemps 2006, soit 2,25% du capital pour environ 600 millions d'euros. L'Autorité des marchés financiers (AMF) et la justice enquêtent sur un possible délit d'initiés commis par les principaux dirigeants et actionnaires privés d'EADS lors de la vente d'actions fin 2005-début 2006 avant l'annonce de graves difficultés du groupe européen, qui avait fait plonger le titre en Bourse.

Selon les informations de "La Tribune", la prise de participation de la CDC dans EADS a été abordée trois fois par la commission de surveillance, le 26 avril 2006, le 21 juin et le 12 juillet de la même année. Or, l'ancien ministre des Finances Thierry Breton, entendu vendredi au Sénat, a affirmé avoir appris "par la presse" l'acquisition par la CDC d'une partie des 7,5% du capital d'EADS cédé par Lagardère.

Cette affirmation suscite le scepticisme, car si la Caisse est officiellement indépendante, elle entretient des relations étroites avec l'Etat, qui lui-même a toujours suivi avec beaucoup d'attention le groupe EADS. Pour la première fois depuis le début de "l'affaire EADS", le président de la République Nicolas Sarkozy a affirmé lundi qu'il "irait jusqu'au bout de l'enquête pour savoir quelles ont été les responsabilités de l'Etat", et que "ceux qui se sont comportés de façon malhonnête" chez EADS devaient être "punis". Fin septembre, la ministre des Finances Christine Lagarde a souhaité un aménagement de la gouvernance de la CDC. Mais des voix s'élèvent désormais pour demander une refonte plus profonde et la mise en place d'un véritable conseil d'administration.

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