C'est au nom de l'équité que Nicolas Sarkozy souhaite aligner les régimes spéciaux de retraite sur ceux de la fonction publique. Approuvée par l'opinion publique, cette réforme s'inscrit dans le programme de "rupture" du président de la République. Cependant la résistance des syndicats pourrait pousser le gouvernement à négocier.

Réforme des régimes spéciaux de retraite : les syndicats défient le gouvernement

73,5% de grévistes à la SNCF, 58% à la RATP, 52% chez EDF et 46% chez GDF, c'est "mieux" qu'en 1995. Les syndicats ont prouvé jeudi (et vendredi dans une moindre mesure) que leur capacité de mobilisation était intacte.

Force Ouvrière, Sud-Rail et l'Unsa-RATP ont appelé à prolonger la grève. En revanche, la Fédération générale autonome des agents de conduite (FGAAC) a renoncé aux débrayages vendredi. Le syndicat des conducteurs de train a en effet obtenu des concessions de la direction de la SNCF.

Pour Bernard Thibault, "la balle est dans le camp du gouvernement". Le secrétaire général de la CGT a brandi la menace vendredi d'une nouvelle journée de mobilisation si "les contours" de la réforme n'étaient pas modifiés. Xavier Bertrand a donné des signes d'ouverture jeudi soir. "Nous avons besoin de trouver des solutions pour régler la question du montant des pensions" a reconnu le ministre du Travail et des Relations sociales. Il a proposé aux syndicats de les rencontrer en début de semaine prochaine. François Fillon, le premier ministre, a répété vendredi que le passage à 40 années de cotisations d'ici à 2012 n'était "pas négociable". Mais Nicolas Sarkozy a estimé pour sa part qu'il y avait matière à négocier.

De son côté, la CFDT enjoint le gouvernement de revoir les modalités de l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur celui de la fonction publique. Le syndicat de François Chérèque demande entre autres que le passage à 40 années de cotisation soit reporté de deux ans ainsi que la mise en place du mécanisme de décote (minoration de la pension de ceux qui cotisent moins que ce qui est requis). Une réduction du nombre d'annuités de cotisation pour les nouveaux embauchés dont le travail est pénible a aussi été réclamée.


Air-France KLM et Delta Air Lines géreront ensemble leurs vols transatlantiques

Air-France KLM et Delta Air Lines ont annoncé jeudi une coopération renforcée pour leurs vols transatlantiques. La compagnie aérienne française et sa concurrente américaine approfondissent ainsi un peu plus un partenariat déjà matérialisé dans l'alliance SkyTeam. Les coûts et les recettes des vols des deux compagnies entre l'Europe et le continent américain seront portés par cette nouvelle société.

Avec cette opération, Air-France KLM et Delta Air Lines se préparent à l'entrée en vigueur en avril prochain de l'accord "ciel ouvert". Ce texte va libéraliser le trafic aérien transatlantique. A l'heure actuelle, seules quelques compagnies sont habilitées à réaliser de tels vols. British Airways n'a pas tardé jeudi à évoquer un plan de riposte. La compagnie anglaise a indiqué qu'elle allait renforcer ses liens avec American Airlines.


Les grandes banques américaines s'unissent pour mieux résister à la crise du subprime

Bank of America, JP Morgan et Citigroup vont créer un fonds commun pour redonner de la liquidité au marché obligataire. Les trois plus importantes banques de dépôts américaines ont présenté ce projet lundi. Ce super fonds, qui sera doté d'environ 80 milliards de dollars, rachètera aux établissements financiers des actifs dépréciés depuis la crise des crédits hypothécaires à risque. Les résultats du troisième trimestre de ces banques confirment la nécessité de cette initiative commune. Citigroup a vu son bénéfice chuter de 57% (à 2,4 milliards de dollars), celui de Bank of America a diminué de 32% (à 3,7 milliards de dollars). Seule JP Morgan Chase paraît tirer son épingle du jeu avec un résultat trimestriel net en hausse de 2% à 3,3 milliards de dollars.

Jusqu'où s'envoleront les cours du pétrole et de l'euro ?

Le baril de brut a dépassé jeudi la barre des 90 dollars à New York. Le brent a aussi atteint un niveau record à Londres à 84,88 dollars. Cette hausse des cours de l'or noir est entretenue par les tensions entre l'Irak et la Turquie. Ankara a déclaré envisager d'intervenir militairement contre les rebelles du Parti des travailleurs kurdes, basés dans le nord de l'Irak. L'Agence internationale de l'énergie s'est aussi montré préoccupée par la réduction des stocks mondiaux de carburant.

L'euro poursuit également son ascension. La monnaie unique européenne a franchi le seuil de 1,43 dollar jeudi. Les marchés financiers ont désormais les yeux rivés sur le G7 finances qui se déroule ce week-end à Washington. A la demande de la France et de l'Italie, les ministres des finances des sept pays les plus industrialisés devraient aborder la question des désordres monétaires.


Affaire Gautier Sauvagnac : les fonds retirés proviendraient d'une caisse noire de l'UIMM

Dans le cadre de l'enquête sur les retraits en liquide réalisés par Denis Gautier Sauvagnac, l'existence d'un fonds secret de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) a été révélée. C'est dans cette réserve, alimentée par des cotisations versées par des entreprises, que le président de l'UIMM aurait puisé les 18 à 20 millions d'euros qu'il a retirés en liquide entre 2000 et 2006. D'après Daniel Dewavrin, ancien président l'UIMM, ces sommes ont servi à "fluidifier les relations sociales" a-t-il indiqué dans une interview au Monde mardi. Pour Yvon Gattaz, ex-patron des patrons, il s'agit "du financement normal des syndicats". Laurence Parisot, l'actuelle présidente du Medef, a martelé vouloir "tourner la page" sur ce "passé pas ragoûtant". Dans ce contexte, Denis Gautier Sauvagnac a renoncé à son poste de négociateur du syndicat patronal. C'est Cathy Kopp, la directrice des ressources humaines du groupe Accor, qui le remplacera pour négocier la question de la modernisation du contrat de travail avec les syndicats.