Saisies record des douanes françaises en 2006

Les 19.000 douaniers français ont augmenté en 2006 leurs saisies de contrefaçons et de tabac. Pour améliorer la lutte contre les fraudeurs, ils s'équipent d'un premier scanner mobile.

En livrant le bilan 2006 des douanes, leur ministre de tutelle, Jean-François Copé a qualifié de "résultat historique" le chiffre des saisies d'articles contrefaits. Pour la première fois, les saisies ont passé la barre des 6 millions pour une valeur de 280 millions d'euros. Les cigarettes de contrefaçon (2.355.382 paquets) représentent 40,3 % des saisies.

Le ministre du Budget a ajouté que la part des contrefaçons saisies destinées au marché français était passée de 5 % en 2001 à 52,5 % en 2006. La Chine, selon le bilan détaillé des douanes, reste le premier pays d'origine des contrefaçons. Quant au tabac, a relevé Jean-François Copé, les quantités interceptées en 2006 (240 tonnes) sont en hausse de 16 % par rapport à 2005. Il a félicité les douaniers car l'objectif qu'il leur avait fixé pour 2006, de 10.500 infractions constatées, a été "largement dépassé" avec 11.160 infractions.

Soixante tonnes de drogues de toutes natures ont été saisies en 2006 (valeur 270 millions d'euros), "un chiffre très voisin" de 2005 selon le ministre, qui a noté une très forte progression des saisies d'ecstasy (177 %), de khat (385 %, feuille à mâcher en provenance de la Corne de l'Afrique), d'héroïne (80 %) et de cocaïne (24 %). Mais il a déploré que l'objectif de saisie de 80 tonnes de cannabis fixé pour 2006 n'ait pas été atteint (52 tonnes saisies).

Jean-François Copé a demandé au nouveau directeur des Douanes, Jérôme Fournel, de "mettre en oeuvre un plan de mobilisation générale afin de remettre à plat les méthodes de travail et de contrôle de tous les vecteurs potentiels de transport de drogues". Ainsi, a annoncé le ministre, "un plan d'action spécifique aux aéroports sera lancé début avril".

Dans leur lutte contre les contrebandiers et autres trafiquants de drogue, les douaniers ont reçu un renfort de poids: le premier scanner mobile, un camion blanc de 26 tonnes, qui réalise instantanément des radioscopies de camions et de conteneurs. En quelques dizaines de secondes, le contenu d'un camion et de sa remorque a ainsi été scruté par un bras articulé du scanner qui se déplace au dessus et tout du long du véhicule contrôlé. A l'intérieur du camion, un opérateur des douanes assure la conduite des opérations de radioscopie et l'analyse des images.

Ce premier scanner mobile (2 millions d'euros) s'installe sur un grand parking ou sur une aire d'autoroute car il a besoin d'un périmètre de sécurité. Déployable en une trentaine de minutes, il peut contrôler douze véhicules à l'heure. Ce premier exemplaire sera opérationnel à partir de mercredi matin "quelque part en France", selon un douanier. "Avec ce scanner, nous pouvons même voir l'intérieur du casse-croûte du routier dans sa cabine", a-t-il assuré.

Jean-François Copé a annoncé que trois autres scanners mobiles sont en cours d'acquisition. Ce nouvel équipement, qui complète les scanners fixes installés dans certains ports, a été financé par un programme pluriannuel d'investissement. D'un montant de 80 millions d'euros, ce programme comporte également l'achat de deux patrouilleurs garde-côtes de 40 mètres, de quatre vedettes de surveillance rapprochée et de cinq hélicoptères biturbines.

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