La polémique enfle sur l'indépendance de la BCE

La polémique est montée d'un cran entre les défenseurs de l'indépendance de la BCE et la France, qui prône le dialogue avec les gouvernements. Alors que le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet souhaite que les pays puissent faire contrepoids à la BCE, le président de la Bundesbank Axel Weber a vivement réagit à cette proposition.

Le président de la banque centrale allemande Axel Weber a vivement défendu ce mercredi l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Bundesbank, qui célèbre ses 50 ans, critiquant les tentatives d'interventionnisme politique de la France. "Cela n'a jamais été une recette de succès d'utiliser la politique monétaire à court terme pour encourager la conjoncture. Ce sont des feux de paille dont nous ne voulons pas", a déclaré Axel Weber sur la chaîne de télévision publique ZDF.

"La politique monétaire doit être orientée à long terme et a besoin d'une stabilité. La politique au quotidien oublie souvent cette orientation à long terme", a-t-il expliqué. Le ministre allemand de l'Economie Michael Glos avait déjà réaffirmé hier le caractère intangible de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), héritée de la Bundesbank.

Prenant le relais de Nicolas Sarkozy sur ce terrain, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet tente d'accroître le rôle des gouvernements dans la politique monétaire de la BCE. Le secrétaire d'état, a jugé que la zone euro devait pouvoir "parler des changes avec la BCE" et "réagir" à d'éventuels déséquilibres, lors d'une audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait maintes fois déploré la trop grande vigilance de la BCE à l'égard de l'inflation au dépend de la croissance.

Jean-Pierre Jouyet a jugé "important qu'il y ait un dialogue normal" avec la Banque centrale européenne (BCE) "pour savoir si au regard d'un diagnostic économique partagé, la situation des changes appelle des corrections" ou pas. D'une façon plus générale, Jean-Pierre Jouyet a souhaité "élargir" un dialogue avec la BCE, qui lui semble parfois "réducteur".

Il a estimé que "des questions d'intérêt commun tels que des écarts d'inflation" ou "des retards de compétitivité d'un pays à un autre" devraient pouvoir "être abordées entre l'Eurogroupe", qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro, "et la BCE".

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