Les critiques quant à la dépréciation du yen pèsent sur la Banque du Japon

Trois banquiers centraux avaient plaidé dès janvier pour une hausse des taux, considérant que l'expansion économique et l'inflation devrait continuer de croître graduellement, et pour éviter les critiques sur la dépréciation du yen.

Montré du doigt par ses principaux partenaires commerciaux depuis quelques temps en raison de la faiblesse de sa monnaie, le Japon a procédé à une hausse de son taux directeur la semaine dernière, en partie pour contrecarrer ces critiques. "Si la banque ne relève pas son taux directeur au cours de cette réunion, on pourrait l'accuser à tort d'approuver la poursuite de la dépréciation du yen", avait déclaré dès janvier Atsushi Mizuno, un des neufs banquiers centraux, selon les minutes de la BoJ (Bank of Japon) publiées cette semaine. Le cadet des neufs banquiers avait ainsi déjà plaidé pour une hausse des taux au mois de janvier.

Mais, malgré la ferme insistance de trois membres du comité de politique monétaire, la BoJ a été dissuadée de relever les taux le 18 janvier par les faibles chiffres de la consommation et de l'inflation. A l'issue de cette réunion, la BoJ avait décidé par six voix contre trois de laisser son taux directeur inchangé à 0,25%. Finalement, au cours de la réunion suivante, le 21 février, elle a changé d'avis et relevé le loyer de l'argent d'un quart de point à 0,50%, à la majorité de huit voix contre une.

Les six banquiers centraux qui ont voté en janvier pour le maintien des taux inchangés ont argué que "de récents indicateurs économiques ont montré des développements mitigés" et que, "dans la situation actuelle, il existe du temps pour un examen plus approfondi" de la situation. Certains membres ont notamment estimé qu'il était "probable que la chute des prix du pétrole brut exercera une pression à la baisse sur l'indice des prix à la consommation dans le futur immédiat, avec la possibilité d'une évolution de zéro ou légèrement inférieure à zéro".

Les partisans du statu quo ont cependant estimé qu'une fois que la situation s'y prêtera sans équivoque, "la banque devrait ajuster son taux directeur sans délai" pour empêcher le marché de tenir pour acquis que le loyer de l'argent "restera longtemps bas sans tenir compte de l'activité économique et des prix".

Atsushi Mizuno avait également argué que malgré la faiblesse de la consommation des ménages et de l'inflation sur le moment, "il est confirmé que l'économie japonaise devrait continuer son expansion modérée et que les prix devraient croître graduellement sur le long terme". "Etant donné cela, il est naturel que la banque continue à normaliser sa politique monétaire", et un délai dans cette normalisation "rendrait difficile la communication entre la banque et les marchés" car les mouvements de taux deviendraient imprévisibles, a poursuivi Atsushi Mizuno.

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