Directive MIFID : des créations d'emploi sur le long terme ?

Les établissements bancaires ont jusqu'à fin novembre pour se conformer à la directive européenne sur les marchés financiers. Mais que se passera-t-il ensuite ? Une étude commandée par Unilog met en avant différents scénarios, dont certains entraineraient la création de nombreux postes.

Les banques se pressent de finaliser leur mise en conformité avec la directive européenne MIFID. Résultat : "Le marché du recrutement des informaticiens pour la finance se tend, constate Patricia Bravin, chasseur de tête chez FMT Consulting. Les cabinets de conseil et les SSII, généralement assez autonomes en matière de recrutement, font désormais activement appel à nos services". Voilà pour la conséquence immédiate. Quid des conséquences à plus long terme.

Banques et courtiers peuvent internaliser l'exécution des ordres

Dès novembre 2007, "la nouvelle directive autorisera en Europe, les transactions de gré à gré, y compris pour les actions et les opérations des particuliers, expliquait David Davydoff, président du directoire d'IEM Finance, fin novembre 2006 dans La Vie Financière. Le droit est donné aux banques d'"internaliser" l'exécution des ordres qu'elles reçoivent de leur clientèle soit avec d'autres ordres de clientèle, soit avec leur compte propre". Et Elles y réfléchissent sérieusement.

Trois scénarios, deux favorables à la création d'emploi

Commandité par Unilog Management, filiale de la société de conseil et d'intégration de technologies de l'information du même nom, Graham Bishop, un éminent spécialiste des marchés financiers en Europe, a étudié trois scénarios possibles.

1) Les plates-formes, comme Euronext-NYSE, baissent suffisamment les coûts de transactions tels que le ROI (retour sur investissement) est décevant. Conséquence : pas d'envolée des créations d'emploi.

2) A l'opposé, si les teneurs de marchés réglementés ne modifient pas leurs tarifs, les "internalisateurs systématiques" - banques, courtiers en ligne, etc. - pourraient finir par avoir un avantage concurrentiel. Cette multiplicité des acteurs créerait alors de nombreux emplois, "mais pas de nouveaux métiers, souligne Stéphane Dalfard, manager chez Unilog Management. Nous devrions plutôt constater un simple transfert de compétences vers les internalisateur". L'espoir d'une création d'emplois existe bien dans ce cas mais dans une moindre ampleur qu'avec le dernier scénario, à savoir un mix des deux premiers.

3) Les baisses des coûts des teneurs de marchés s'avèrent insuffisantes, ce qui permet à quelques gros internalisateurs de se lancer dans l'aventure. Une piste qui semble plausible. En effet, Euronext-Nyse annonce une baisse des prix de 10% d'ici à 2009, mais 10 banques menées par Citigroup ont décidé fin 2006 de mettre sur pied un "internalisateur systématique".

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