Pluie de démentis sur une présumée caisse noire au sein d'EADS

L'Elysée, EADS, la police et le groupe Lagardère ont démenti ce jeudi chacun de leur côté les informations des magazines L'Express et Capital sur l'existence "d'un vaste système de rétrocommissions" occulte au sein du groupe aéronautique et de défense. Selon L'Express, l'affaire porterait sur 90 millions de dollars.

La riposte n'a pas tardé. Dans un communiqué, la direction générale de la police nationale a "démenti catégoriquement les informations contenues dans l'article de l'Express du 22 mars intitulé "Qui veut la peau d'Arnaud Lagardère?", selon lesquelles la DST aurait eu connaissance de l'existence d'un système de rétrocommissions au sein d'EADS". "Ce service n'a jamais recueilli d'informations de cette nature susceptibles de mettre en cause cette entreprise ou l'un de ses dirigeants", a ajouté la DGPN.

De son côté, le groupe EADS, maison-mère d'Airbus, a affirmé dans un communiqué "prendre note du démenti de la Direction générale de la police nationale qui souligne l'inexactitude de l'information rapportée par l'Express". "EADS considère que les accusations contenues dans cet article peuvent porter gravement atteinte à son image et réserve tous ses droits à cet égard".

Dans un autre communiqué, le groupe Lagardère, qui est en train de réduire de 15% à 7,5% sa participation au capital d'EADS, a lui aussi "pris bonne note du démenti" de la police "à propos des supposées pratiques commerciales illicites au sein" du groupe aéronautique. Dénonçant des "propos mensongers" de L'Express, Lagardère a estimé que "ces allégations prennent part à une tentative de déstabilisation d'EADS et du groupe Lagardère en tant qu'actionnaire de référence d'EADS, alors même qu'il maintient fermement auprès de cette entreprise son engagement et son rôle, dans la période difficile que traverse Airbus".

Selon L'Express, "les services secrets français, dont la DST (Direction de la surveillance du territoire) ont informé, voilà plusieurs mois, l'Elysée de l'existence au sein de l'entreprise d'un vaste système de rétrocommissions, mis en place par l'un des cadres dirigeants du groupe". L'hebdomadaire ajoute que "des sommes importantes ont transité à l'étranger, via un compte tunisien, lors de la vente de 40 A380 à la compagnie Emirates et de 32 appareils Airbus à la Libye", en parlant d'un montant de 90 millions de dollars. La compagnie Emirates, de Dubaï, est à ce jour le plus important client d'Airbus, filiale à 100% d'EADS, pour son avion géant A380, avec 43 appareils commandés.

Parallèlement, le site en ligne du magazine Capital affirme que Louis Gallois, co-président exécutif d'EADS et président d'Airbus, "vient d'être convoqué à l'Elysée par Maurice Gourdault-Montagne, conseiller diplomatique de Jacques Chirac". "Objet de l'entrevue: une note confidentielle de la DST évoquant une caisse noire qui aurait servi, depuis plusieurs années, à verser des commissions en marge de grands contrats à l'exportation", ajoute le magazine. "La présidence de la république dément catégoriquement l'information selon laquelle l'Elysée aurait convoqué M.Louis Gallois pour évoquer une note de la DST", a réagi l'Elysée.

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