Le chômage de juillet serait plus élevé qu'annoncé par le gouvernement

Le taux de chômage en France serait de 8,4% et non 8%, selon Le Monde. Cette correction serait la conséquence des conclusions d'une mission d'expertise mandaté par le ministère de l'Economie. Cependant, Christine Lagarde dément.

Le taux de chômage en France serait révisé officiellement de 8% à 8,4% pour le mois de juillet, à la suite d'une mission d'experts mandatée pour réviser le mode de calcul. L'information, révélée par Le Monde vendredi, ferait suite aux conclusions des rapporteurs de la mission de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), dont les résultats seront remis à la ministre de l'Economie Christine Lagarde lundi.

Cependant, la ministre de l'Economie a démenti cette information. "Les recommandations du rapport ne porteront que sur les modalités d'établissement des statistiques du chômage en France, et non sur le niveau du taux de chômage lui-même", a-t-elle indiqué ce vendredi dans un communiqué.

Les spécialistes de l'Igas et de l'IGF estiment que les chiffres officiels du chômage, diffusés par le gouvernement, sont établis de manière discutable car ils mélangent deux sources jugées très différentes, les chiffres de l'ANPE et un sondage réalisé par l'Insee sur un échantillon de 75.000 personnes. L'ANPE est soumise en effet à des contraintes administratives telles que les demandes de radiation ou de contrôles plus sévères, tandis que la fiabilité de l'enquête emploi de l'Insee est remise en cause, selon les experts cités par Le Monde, par une marge d'erreur évaluée à plus ou moins 140.000 personnes, soit presque deux fois la taille de l'échantillon.

Les statistiques officiels du chômage font l'objet depuis plusieurs mois d'une vive polémique, alimentée par les critiques d'un collectif de statisticiens, chercheurs et syndicalistes. Le 16 janvier, l'Insee avait annoncé qu'il reportait de mars à novembre la publication des résultats de son enquête annuelle sur l'emploi en 2006 en raison de trop grandes divergences entre ses chiffres (9,8% en moyenne annuelle) et ceux du ministère de l'Emploi (9,1%).
L'Office statistique de l'Union européenne, Eurostat, publiait parallèlement à la France des chiffres toujours plus importants que ceux de Paris. Celui de juin était ainsi de 8,6%.

De nombreux spécialistes estiment que, quel que soit le mode de calcul, les chiffres officiels ne rendent de toutes façons compte qu'imparfaitement de la situation de l'emploi, puisqu'ils ne recensent que les personnes à la recherche d'un emploi à plein temps et à durée indéterminée. Les statistiques ne prennent par définition pas en compte les bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI), qui sont plus de 1,1 million, ni les bénéficiaires des contrats subventionné par l'Etat.

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