Le camping-car fait toujours le plein de clients

Les constructeurs de camping-cars prévoient une baisse des ventes de 3% par rapport à la saison dernière, selon le syndicat des véhicules de loisirs. Un premier revers depuis douze ans. Le secteur de l'hotellerie en plein air reste toutefois dynamique avec une diversification de l'offre.

Difficile de les manquer. Ils font partie du paysage des vacances: caravanes, camping-cars, mini-vans et autres fourgonettes aménagées sillonnent les routes chaque été. Pourtant, cette année, pour la première fois en douze ans, les vente des camping-cars neufs devraient diminuent de 3% - les chiffres définitifs seront connus le 31 août - selon le syndicat des véhicules de loisirs. Question: les vadrouilles en camping-cars ne sont elles plus dans l'air du temps? Rien n'est moins sûr.

Après "l'explosion des ventes la saison dernière, marquée par une hausse de 14,6%, le marché subit sa première baisse depuis douze ans" mais devrait rebondir dès le mois de septembre ou d'octobre, estime François Feuillet, président du syndicat des véhicules de loisir et PDG du constructeur Trigano.

Pour lui, la baisse des ventes tient seulement à des retards de livraison. En cause: la norme européenne Euro 4 qui impose des modifications techniques. Véhicules plus légers, consommation maîtrisée et diminution du niveau sonore des moteurs, les nouveaux modèles sont plus respectueux de l'environnment. Mais,"les nouveaux chassis ont provoqué des perturbations majeures de la production chez la plupart des constructeurs. Ce sont des produits compliqués à fabriquer", explique François Feuillet.

De son côté, la Fédération française des associations de clubs de camping-caristes évoque une autre raison pour expliquer la baisse des ventes. "Les camping-caristes se plaignent des nouvelles réglementations. C'est de plus en plus difficile de voyager en camping-car." Difficile de se garer dans les parkings qui exigent une hauteur limite des véhicules. Interdiction sous peine d'amende de camper sur le bord de la route... Plus souvent verbalisés qu'autrefois, ils expriment "leur ras-le-bol". La preuve: "le nombre d'adhérents (à la fédération) est en baisse de 3% à peu près par rapport à l'an dernier".

La France, second parc mondial des terrains d'accueil en plein air

Si le marché du neuf connaît un léger recul, les ventes de véhicules d'occasion, elles, se portent bien. Elles progressent même de 8,7% en 2006 par rapport à 2005. Avec 200.000 camping-cars, le parc français représente près de la moitié du parc européen (500.000)

D'ailleurs, on ne parle plus de "camping" mais d'"hotellerie de plein air". En quelques années, ce secteur est devenu le premier mode d'hébergement touristique marchand du pays. Avec plus de 8.000 terrains de camping, sans compter les aires naturelles, la France possède le second parc mondial de surfaces d'accueil de plein air, derrière les Etats-Unis.

Et les agences de voyages l'ont bien compris. Le marché est porteur. Chaque année, c'est sept millions de personnes, dont deux millions d'étrangers, qui passent leurs vacances en plein air. Du coup, le voyagiste Fram lance Framissima nature, un projet de développement de "sites d'hotellerie légère". Alors que ses comptes sont dans le rouge, Fram espère rebondir grâce au camping haut de gamme.

Oui, parce qu'au aujourd'hui, on ne campe plus par nécessité mais par goût. Un véritable art de vivre donc, qui peut coûter cher. "Pour la location d'un camping-car, il faut compter en moyenne 1.000 euros la semaine, hors les frais d'essence" selon la Fédération française de camping et de caravaning.

"Le camping-cariste, c'est l'élite du camping!".

Les acheteurs sont souvent des cadres à la retraite en quête d'évasion. Ils vadrouillent en moyenne deux mois et demi par an. "A l'achat, un véhicule neuf coûte environ 40.000 euros, mais cela peut très vite monter jusqu'à 150.000 euros" reconnait la Fédération.

Ces derniers temps, les mini-vans connaissent un réel succès. Les ventes augmentent à un rythme de 15 à 30% par an depuis 20 ans. Cela dit, on est loin des fourgonettes aménagées par les bandes de jeunes dans les années 1980. Aujourd'hui, les constructeurs rivalisent d'ingéniosité pour rendre ces petits espaces aussi fonctionnels que possible. Proche du monospace, ils sont utilisés comme voiture utilitaire pendant l'année et comme couchette les week-end, en vadrouille. Seul hic: il n'y a pas (encore) la place pour une douche.

Tombées aux oubliettes ou presque, les caravanes se font de plus en plus rares. Les ventes déclinent inexorablement au fil des ans au profit des camping-cars. " Au moins nous, on s'installe confortablement dans un camping et on peut silloner la région... en voiture!" soulignent les inconditionnels.

De leur côté, les mobile home poussent comme des champignons. Résidence secondaire mobile, ils sont assimilés fiscalement à des caravanes de sorte qu'ils sont exonérés de la taxe d'habitation et de la taxe foncière. En dix ans, les ventes de mobile home ont bondi de 70%. Cependant, acheter présente des risques. "Vous êtes propriétaire des murs mais pas du sol. Vous payez donc un loyer sans être à l'abri d'une expulsion... il y a un vrai vide juridique" avertit la Fédération française de camping et de caravaning.

Le marché de la location des mobile home est en plein essor. En pleine saison, ils se louent entre 300 et 1.000 euros la semaine selon l'emplacement et les activités proposées dans le camping. Homair, le leader français des séjours en mobile home, affiche un chiffre d'affaires en progression de 21,4% à 20,9 millions d'euros en 2006. Double-vitrage, meilleure isolation, stores électriques et moustiquaires: "il faut bien l'admettre, ce n'est presque plus du camping!"

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.