Azouz Begag a préférer partir. Le ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances a demandé mardi "à quitter le gouvernement pour reprendre sa pleine liberté de parole". Après Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand, il est le troisième ministre à quitter le gouvernement Villepin. Mais à la différence des deux autres - partis pour se consacrer à plein temps à la campagne présidentielle du candidat UMP -, le départ d'Azouz Begag n'était pas attendu.

Ce ministre discret, entré au gouvernement en 2005, a apporté publiquement mi-mars son soutien au candidat de l'UDF dans la course à l'Elysée, comme François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur. François Bayrou est "le seul candidat que je puisse soutenir", avait alors affirmé Azouz Begag. "La démocratie, ce n'est pas la tyrannie de la bipolarisation. Les Français ont envie d'essayer autre chose", avait-il expliqué.

Azouz Begag était depuis plusieurs mois en opposition avec la politique de Nicolas Sarkozy, en particulier sur l'immigration. Il a donc peu goûté la proposition du candidat de l'UMP de créer, s'il est élu à la présidence de la République, un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale. Qualifiant cette idée d'"amalgame indécent", il a déploré le fait que les immigrés sont pris pour des "boucs émissaires" à chaque élection importante.

Selon l'entourage de Jacques Chirac, Azouz Begag ne sera pas remplacé car "l'ensemble de ses missions pour les semaines qui viennent sont reprises par Matignon".