La nouvelle a fait sensation. En présentant ce jeudi les premiers résultats de la nouvelle législation relative aux frais d'itinérance en vigueur depuis août dernier en Europe, la Commission européenne a annoncé une baisse spectaculaire de ces frais. Les 500 millions d'Européens ont vu le prix de l'appel passé ou reçu à l'étranger sur leur téléphone portable chuter de 60 % depuis l'été.

En juin dernier, les gouvernements des Vingt-Sept et le Parlement européen se mettaient d'accord sur un texte qui limite le coût des "frais d'itinérance" ("roaming") qui ont longtemps fait bondir les utilisateurs de portables de et vers l'étranger. Le maximum est de 49 centimes hors TVA pour une minute d'appel émis à l'étranger et à 24 centimes pour un appel reçu dans un autre pays, soit une baisse de 60% dans les deux cas. La Commission s'était beaucoup investie dans ce dossier devenu symbolique après les "non" français et néerlandais à la Constitution européenne, qui avait démontré l'existence d'un fossé entre l'Union européenne et ses citoyens.

Les opérateurs ont dénoncé une réglementation "soviétique" qui, disaient-ils, les mènerait sûrement à la faillite et les obligerait à acheter des équipements en Chine. Mais ils ont appliqué sans sourciller et assez rapidement le nouvel "eurotarif". Près de 200 millions de citoyens européens en bénéficiaient déjà au 30 août dernier et ils sont désormais 400 millions. "Je me réjouis de constater que le passage à l'eurotarif s'est déroulé sans accroc", a déclaré la commissaire européenne chargé des Télécommunications, Viviane Reding. Dans l'immense majorité des cas, les opérateurs se sont "calés" sur le tarif maximum ou sont légèrement au-dessous, ce qui démontre que la concurrence n'est pas sauvage.

Il reste à savoir si les opérateurs n'ont pas augmenté les prix des SMS et des transmissions de données, qui ne sont pas inclus dans la réglementation adoptées en juin dernier et qui sont "trop chers" selon Viviane Reding. La commissaire a annoncé qu'un rapport serait effectué à la fin de cette année et qu'une proposition pour les limiter serait présentée en 2008 si des abus étaient constatés. Celle-ci a également exhorté les entreprises à baisser d'elles-mêmes les prix pour ne pas forcer l'Union européenne à agir. "Ils savent qu'à un moment ou à un autre le Parlement européen va demander à la Commission de réglementer", a-t-elle dit. "Je lance un appel pour que les opérateurs baissent les prix des SMS et des transmissions de données.", a-t-elle martelé.