Quand Nicolas Sarkozy défend "la diplomatie de la réconciliation"

Lors de sa première conférence de presse depuis son élection en mai, le chef de l'Etat a dit "assumer" la visite de Mouammar Kadhafi en France et s'est justifié d'avoir félicité Vladimir Poutine après les législatives russes. Il a également défendu sa tentative de dialogue avec la Syrie au nom de "la diplomatie de la réconciliation".

Le président Nicolas Sarkozy a dit mardi "assumer" la visite du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi début décembre, contestant que la France ait déployé les "fastes" de la République pour le recevoir. "J'assume! La France l'a reçu, la France reçoit bien ses amis, ou alors ce n'est plus la France", a lancé Nicolas Sarkozy devant la presse réunie à l'Elysée. "Qui aurait compris qu'on reçoive quelqu'un pour l'humilier?", s'est-il interrogé.

"Il n'y a eu aucun faste, il n'y a même pas eu un grand dîner d'Etat, ces dîners avec 300 ou 400 personnes", a encore relevé le chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy a également rappelé que le leader libyen avait "laissé partir les infirmières" bulgares et "réglé le contentieux avec les victimes du DC-10 d'UTA", laissant entendre qu'il en avait fait un préalable à sa visite en France.

Le chef de l'Etat s'est par ailleurs de nouveau justifié d'avoir félicité son homologue Vladimir Poutine après les élections législatives en Russie. "Quelle étrange conception de la politique internationale que celle qui consiste à reprocher à quelqu'un son élection, et le lendemain à demander à cette même personne (...) de vous aider à régler la crise de l'Iran, de vous aider à régler la crise du Darfour, de vous aider à apaiser les tensions dans le monde", s'est exclamé le chef de l'Etat en réponse à une question.

Selon lui, il est "parfaitement ridicule de reprocher à M. Poutine une élection dont la totalité des observateurs internationaux vous diront qu'il est l'homme politique le plus populaire de Russie et qu'indépendamment des problèmes qu'il y a eu, incontestables au moment de cette élection, il aurait de toute façon été élu". "Ce qu'il faut reprocher à M. Poutine, c'est pas d'être élu (...), ce qu'il faut lui reprocher c'est ce qu'il a fait, sur les droits de l'Homme à l'intérieur de la Russie ou sur la Tchétchénie", a-t-il ajouté.

Le président a également défendu mardi au nom de "la diplomatie de réconciliation" sa tentative de dialogue avec la Syrie. "Je ne regrette pas d'avoir essayé avec la Syrie, même si nous n'avons pas obtenu de résultat", a-t-il lancé. "Et quand les Syriens n'ont pas répondu aux appels de la France, j'en ai tiré toutes les conséquences en condamnant l'attitude de la Syrie", a-t-il ajouté. "Pourquoi faut-il défendre l'indépendance du Liban? Parce que le Liban est un symbole de la diversité (...) La diversité est bonne pour tout le monde, la diversité c'est un principe universel qui doit être respecté partout", a poursuivi le chef de l'Etat.

"La diplomatie française, c'est une diplomatie de la réconciliation, la France doit parler avec tout le monde. Parce que la France veut tendre la main, la France veut être honnête, la France veut être de bonne foi", a-t-il encore dit, en défendant également son soutien au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ou au président vénézuélien Hugo Chavez.

Le chef de l'Etat veut repenser les missions du FMI et de la Banque mondiale
Le président Nicolas Sarkozy a demandé mardi que soient repensées les missions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "On ne peut pas considérer qu'on va régler les grandes questions de la planète sans demander leur avis à un seul pays africain (...), à un seul pays sud-américain", a déclaré le chef de l'Etat. "La France sera l'avocate de ces pays pour demander une organisation qui corresponde au monde d'aujourd'hui et pas au monde d'hier", a-t-il dit. "Le monde a besoin de la Banque mondiale et du FMI mais pas avec le même raisonnement, parce que le but ce n'est pas de faire mourir certains pays guéris". "Je mettrai tout en oeuvre pour que les missions du FMI et de la Banque mondiale soient repensées", a-t-il ajouté.

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