35 heures : les leaders de la CGT et de la CFDT mettent en garde contre une "déréglementation"

Bernard Thibault et François Chérèque demandent au gouvernement de s'en tenir à la "position commune" sur la représentativité syndicale en matière de temps de travail. Celle-ci prévoit que des accords d'entreprise puissent aller au-delà du contingent conventionnel d'heures supplémentaires.

L'initiative est suffisamment rare pour avoir force de symbole. Dans une déclaration commune rendue publique lundi, les secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT mettent en garde "solennellement" le gouvernement contre "l'adoption en catimini" de "mesures de déréglementation du temps de travail dont la portée serait très négative pour les salariés". Ils lui demandent de s'en tenir, dans la loi, à la "position commune" sur la représentativité syndicale conclue le 9 avril entre ces deux confédérations, le Medef et la CGPME.

Pour Bernard Thibault et François Chérèque, ceci "exclut toute autre position" qu'un dépassement à certaines conditions du contingent conventionnel d'heures supplémentaires prévu à l'article 17 de la position commune. Il s'agit en l'occurence d'accords conclus par des organisations syndicales majoritaires en voix dans l'entreprise, et cela "à titre expérimental", précise la déclaration.

Or, s'inquiètent les deux leaders syndicaux, "depuis quelques jours, les velléités de modifier une nouvelle fois la législation sur le temps de travail se multiplient". Ils attirent "l'attention du Président de la République et du gouvernement sur les conséquences qu'engendrerait un tel choix politique", qui "ouvrirait pour nos organisations une nouvelle période dans les relations sociales avec les pouvoirs publics".

"Outre le fait que les salariés et leurs syndicats seraient mis devant le fait accompli", "une telle attitude signifierait que le gouvernement et les parlementaires décideraient de faire fi du résultat de la négociation", écrivent Bernard Thibault et François Chérèque. Un casus belli, en somme.

Dans une interview accordée lundi à La Tribune, François Chérèque souligne que sur les 35 heures "il y a un conflit entre l'UMP et le gouvernement". "Il est évident qu'ils nous testent", constate le secrétaire général de la CFDT. Mais en matière de temps de travail "il n'est pas question d'aller au-delà" de la position commune.

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