Nicolas Sarkozy se tourne vers le FMI pour étudier une taxe sur les pétroliers

Selon la ministre de l'Economie Christine Lagarde, le président de la République a demandé une étude au Fonds Monétaire International (FMI) pour réfléchir à une taxe sur les pétroliers, censée alimenter un fonds pour aider les pays pauvres à payer leur énergie. Le chef de l'Etat souhaite en particulier la mise en place d'un plan mondial.

Nicolas Sarkozy a demandé au directeur général du Fonds monétaire international de réfléchir à "une espèce de taxe" sur les superprofits des compagnies pétrolières, a déclaré ce mercredi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Ce projet de taxe avait déjà été évoqué mi-janvier par le président de la République, lors de ses voeux au corps diplomatiques, au cours desquels il avait émis l'idée que les grands groupes pétroliers et miniers alimentent un fonds pour aider les pays pauvres à payer leur énergie.

L'idée est "qu'au niveau mondial on puisse réfléchir à une espèce de taxe qui permettrait (aux) pays qui ont moins d'énergie de bénéficier de cette rente exceptionnelle", a précisé Christine Lagarde. Cependant, "si on va dans cette direction-là, il faut que ce soit sur un plan mondial parce qu'on on peut pas pénaliser le seul Total au bénéfice des autres grandes compagnies pétrolières qui elles ne seraient pas soumises à ces contraintes", a expliqué la ministre. Le groupe pétrolier Total a d'ailleurs publié ce mercredi un bénéfice net ajusté en baisse de 3% à 12,203 milliards d'euros.

C'est pourquoi "c'est l'esprit du président de la République qui a saisi le directeur général du FMI pour examiner la manière dont on peut tirer profit de cette rente mondiale".

Sur un tout autre sujet, la ministre de l'Economie est aussi revenue sur sa "comparution" devant l'Eurogroupe concernant le déficit français, en évoquant ainsi un procès. Au terme de cette réunion, la France a obtenu un compromis voulant qu'elle équilibre ses finances publiques d'ici 2010, comme elle s'y était engagée à Berlin en avril 2007, ou au plus tard en 2012 si les conditions cycliques le justifient.

"Il faut se représenter un peu la scène, cela s'apparente quelque part à l'instruction d'un procès il faut le dire et c'est comme ça qu'étaient disposés le commissaire Almunia, à un moindre degré le président de la BCE et puis un certain nombre de nos partenaires européens", a raconté Christine Lagarde sur LCI. "Le commissaire européen dresse un tableau de la situation, explique que la France fait un certain nombre de réformes modestes et puis ne maîtrise pas suffisamment sa dépense publique et ne respectera pas les engagements du pacte de stabilité. Le président de la BCE abonde dans ce sens et puis ensuite la France doit présenter en quelque sorte sa défense".

Christine Lagarde, ancienne avocate, dit avoir alors détaillé les réformes engagées depuis le début de la présidence de Nicolas Sarkozy en mai 2007. "L'une des théories du commissaire c'est que nous parlons beaucoup mais que nous ne faisons pas", a-t-elle poursuivi.

Par ailleurs, lors de son entretien sur LCI, la ministre de l'économie a annoncé que les chefs de trente entreprises du CAC 40 s'étaient engagés à créer 10.700 emplois, en contrats en alternance ou en stages de longue durée pour les jeunes des banlieues. "Trente patrons se sont engagés à créer des emplois, soit des contrats en alternance soit des stages de longue durée pour des jeunes issus de quartiers", a précisé la ministre de l'Economie sur LCI. "Aujourd'hui, nous sommes à un décompte de 10.700 engagements d'emplois et je ne désespère pas d'avoir plus", a-t-elle ajouté.

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