Nouveaux signes de ralentissement de l'activité pour la zone euro

Eurostat confirme que le PIB a bien enregistré un recul de 0,2% au deuxième trimestre. Les ventes de détail ont baissé plus que prévu en juillet. Et, même revu en hausse par rapport à sa première estimation, l'indice PMI pour les services en zone euro reste en août sous la barre des 50 qui délimite l'expansion de la récession. En France, l'activité s'est contractée pour le deuxième mois consécutif.

L'économie de la zone euro s'est bien contractée de 0,2% au deuxième trimestre comparé au premier, avec un recul de toutes les composantes du produit intérieur brut (PIB), selon une deuxième estimation d'Eurostat rendue publique ce mercredi. C'est la première fois depuis la création de la zone euro que son PIB baisse.

Techniquement, on ne peut cependant parler de récession que si cette baisse se poursuit sur deux trimestres consécutifs. Dans le détail, au deuxième trimestre, la dégradation s'étend à toutes les composantes du PIB: la consommation des ménages a reculé de 0,2%, les investissements de 1,2%, les exportations de 0,4% et les importations de 0,4%.

De leur côté, les ventes du commerce de détail dans la zone euro ont baissé plus que prévu en juillet, de 0,4% sur un mois et de 2,8% sur un an, selon une première estimation mercredi de l'office européen des statistiques Eurostat. En outre, le recul enregistré en juin s'avère plus fort qu'estimé au départ. Les ventes de détail ont finalement baissé de 0,9% sur un mois et de 3,2% sur un an. La première estimation d'Eurostat était seulement de -0,6% sur un mois et -3,1% sur un an.

Enfin, l'indice des directeurs d'achat (PMI) du secteur des services de la zone euro a finalement progressé légèrement en août, à 48,5 points contre 48,3 points en juillet. Dans une première estimation le 21 août, la société Markit et la Royal Bank of Scotland (RBS) avaient estimé l'indice à 48,2 points, soit en léger recul par rapport à juillet.

En France, l'activité dans les services s'est contractée en août pour le deuxième mois consécutif, mais plus modestement qu'en juillet, selon l'enquête mensuelle Markit-Cdaf. L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI) ressort à 48 dans sa version définitive, en-deçà du niveau de 50 sous lequel il rend compte d'une contraction, mais au-dessus de son plus bas de 47,5 touché en juillet.

Il s'agit néanmoins du deuxième plus bas niveau depuis que l'enquête a été créée il y a dix ans. En version flash, il avait été annoncé à 48,5 le 21 août. L'activité n'avait plus reculé dans le secteur français des services pendant deux mois consécutifs depuis octobre-novembre 2001, notent Markit et la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF) dans un communiqué. "L'indice PMI final du mois d'août constitue le dernier élément d'une série de données récentes signalant la possibilité d'une récession technique en France, qui a probablement commencé au deuxième trimestre de l'année", commente Jack Kennedy, économiste à Markit Economics, cité par Reuters.

Parmi les six sous-secteurs traités dans l'enquête, c'est celui des Transports & Entreposage qui a subi la plus forte baisse d'activité. Les nouvelles affaires, le volume du travail en attente et l'emploi se sont contractés pour tous les sous-secteurs, et le niveau d'optimisme ne s'est amélioré que légèrement par rapport à son plus bas de juillet.

L'enquête met d'ailleurs en évidence un cinquième mois de baisse des bénéfices dans le secteur français des services, moins de 10% des entreprises interrogées ayant enregistré une augmentation de leurs profits.

L'indice composite PMI de la France, publié au même moment, est ressorti à 46,9 dans sa version finale, après 47 annoncé en version flash et contre 47,1 en juillet.

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