La France comptera 70 millions d'habitants en 2050

L'Hexagone devrait garder une croissance démographique dynamique avec 9 millions d'habitants en plus et un poids plus important en Europe. La tendance au vieillissement de la population se confirme, avec près d'un habitant sur trois qui devrait avoir plus de 60 ans en 2050.

Plus âgée mais aussi plus nombreuse : c'est le visage de la population française que dessine la dernière projection démographique de l'Insee publiée ce jeudi. En 2050, on devrait ainsi être 70 millions de Français dont un tiers de plus de 60 ans.

Cette démographie dynamique - la France métropolitaine comptait en 2005 60,7 millions d'habitants - est soutenue par un scénario central retenu par l'institut de la statistique qui suppose la poursuite des tendances démographiques récentes, avec notamment une hypothèse de fécondité de 1,9 enfant par femme et un solde migratoire de 100.000 entrées nettes par an.

En 2001, la précédente projection de l'Insee faisait état d'une population de 64 millions d'habitants en 2050. L'institut de la statistique a justifié sa révision à la hausse par une population de départ plus nombreuse, et une fécondité et un solde migratoire plus élevés.

Mais cette population, toujours plus nombreuse, vieillit. La France métropolitaine compterait en 2050 22,3 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus, soit 32% de la population alors que cette proportion était d'un cinquième en 2005.

Au sommet de la pyramide des âges, l'effectif des 75 ans et plus passerait même de 4,9 à 10,9 millions entre 2005 et 2050 et celui des 85 ans et plus de 1,1 à 4,2 millions.

Selon le scénario privilégié, la France compterait au 1er janvier 2050 sept habitants âgés de 60 ans ou plus pour dix habitants de 20 à 59 ans. Ce ratio aurait ainsi presque doublé en 45 ans.

La population vieillissant, le nombre de décès augmenterait fortement (773.000 en 2049 contre 531.000 en 2005) et dépasserait vers 2045 le nombre de naissances, selon le scénario central. Le solde naturel de population, en baisse depuis 2005, deviendrait alors négatif (il est projeté à -26.000 en 1949) mais ce déficit naturel serait compensé par le solde migratoire positif.

Si la tendance au vieillissement de la population se confirme donc, la France reste toutefois dans une position privilégiée par rapport à ses voisins européens. Selon des projections établies en 2005 par Eurostat, l'agence de statistiques de l'Union européenne, l'Allemagne notamment devrait voir sa population baisser vers 2015 et, tout en restant le pays le plus peuplé de l'Union européenne, n'en représenterait plus que 19% de la population à l'horizon 2050 contre 22% en 2004. L'Italie et l'Espagne de leur côté auraient plus de 40% de leur population au-dessus de 60 ans en 2050.

Cette évolution démographique française a aussi des conséquences sur le monde du travail. La croissance du nombre d'actifs devrait ainsi se réduire progressivement jusqu'en 2015 puis ce nombre se maintiendrait entre 28,2 et 28,5 millions, contre 27,6 millions en 2005.

Les gains en activité viendraient de la poursuite de la généralisation de l'activité féminine et des seniors, plus souvent actifs du fait d'études plus longues et de la nouvelle législation favorisant le maintien dans l'emploi.

Néanmoins, en raison de la croissance de la population âgée, en 2050 il n'y aurait plus que 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005 et plus de trois en 1970, souligne l'Insee.

Concernant l'emploi des seniors, l'Insee estime qu'en 2030 le nombre de personnes de plus de 55 ans en activité devrait avoir augmenté d'un million par rapport à 2005 pour représenter 14,8% de la population active contre 11,3% en 2005.

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