A Metz, la victoire de l'éternel opposant socialiste

Dominique Gros, opposant depuis 25 ans au maire sortant Jean-Marie Rausch, emporte largement la mairie face à une droite déchirée.

"La victoire arrive quand les constances s'y prêtent et qu'on l'a préparée", jubilait dimanche soir le socialiste Dominique Gros, dont la liste unissant socialistes, communistes, Verts et ex-partisans du MoDem est arrivée largement en tête avec 48,49 % des voix contre 27 % à Jean-Marie Rausch, maire sortant tardivement investi par l'UMP, et 24,25 % à Marie-Jo Zimmermann, députée UMP soutenue par le MoDem. Adversaire de Jean-Marie Rausch depuis un quart de siècle - à l'exception des années de cohabitation durant lesquelles il assuma à deux reprises les fonctions de premier adjoint du maire, alors ministre d'ouverture de François Mitterrand -, Dominique Gros, 65 ans, a rendu hommage à ses soutiens des années 70. La victoire de la gauche paraissait à l'époque impensable dans une ville conservatrice depuis 1848. Sa victoire est d'autant plus éclatante qu'elle s'accompagne du basculement à gauche des deux autres principales villes de Moselle, Forbach et Thionville.

La droite, qui s'est durement affrontée dès le premier tour - et plus encore au second -, n'a guère commenté sa défaite. Arrivé en tête des listes de droite avec 24 % le 9 mars, Jean-Marie Rausch, 78 ans dont 36 ans passés à la tête de la mairie de Metz, pensait pouvoir compter sur les réserves de voix de la députée UMP de Moselle Marie-Jo Zimmermann (16,8 % au premier tour) et de la députée européenne Nathalie Griesbeck, investie par le Modem. Mais à la surprise générale, les deux femmes ont fusionné leur liste entre les deux tours pour monter un front commun anti-Rausch. Rejointes par Emmanuel Lebeau, qui se présentait naguère comme indépendant, les deux femmes pouvaient arithmétiquement espérer l'emporter.

Enflées par une polémique sur l'intervention du préfet de Lorraine Bernard Niquet, qui aurait passé outre son devoir de réserve pour tenter une réunification autour du maire sortant, les divisions de la droite auront été fatales à Jean-Marie Rausch. Le doyen des grandes villes de France, qui espérait de toutes ses forces emporter un septième mandat, cèdera officiellement sa place à son éternel opposant vendredi prochain. Ingénieur de formation, Dominique Gros, ancien directeur adjoint de l'Agence de l'eau Rhin Meuse, président de l'IUT de Metz et administrateur de l'université Paul Verlaine de la ville, promet un mandat voué à l'écologie urbaine.

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