La première banque suisse UBS, qui navigue en eaux troubles en raison de la crise du "subprime", prévoit de refondre partiellement son activité de banque d'investissement et notamment ses activités dans l'immobilier et la titrisation.

UBS va réduire de moitié les postes de l'activité immobilier et titrisation, précise le directeur général de la banque, Marcel Rohner, dans une note que l'Agence France Presse s'est procurée. La banque helvétique va également déplacer ses activités dans les crédits immobiliers à risques vers une nouvelle unité, qui aura l'objectif de "développer des stratégies de sortie pour notre portefeuille existant", souligne Marcel Rohner. Ces réductions sont partiellement comprises dans les 1.500 réductions de postes annoncées en octobre, selon une porte-parole d'UBS, ajoutant que d'autres suppressions de postes pourraient intervenir.

Les investissements hasardeux dans les crédits immobiliers à risques ont principalement été réalisés par sa division banque d'investissement, dont dépend l'activité revenus fixes, matières premières et change (FICC). Malgré ces mesures, l'activité FICC demeure "très importante" pour UBS, qui compte "améliorer l'efficacité et retourner à la rentabilité" dans ce secteur, a souligné M. Rohner dans la note.

Dans les marchés des matières premières, UBS va réduire sa présence au Canada et sortir "de certains marchés" européens du gaz et de l'énergie, indique encore cette note. L'établissement compte également fermer aux Etats-Unis son activité "Principal Finance".

La banque helvétique a dû déprécier des actifs à hauteur de 9,3 milliards d'euros du fait de son exposition au "subprime". Elle risque fort de terminer l'exercice 2007 dans le rouge, pour la première fois de son histoire. Et a prévenu que l'année 2008 serait difficile. Dans une lettre envoyée à ses actionnaires le 10 janvier, l'établissement bancaire reconnaît qu'il lui est encore impossible d'évaluer avec précision l'impact définitif que la crise du subprime et du financement hypothécaire américain aura sur ses comptes. En fin d'année, UBS a été renflouée par un fonds souverrain de Singapour, la Government of Singapore Investment Corporation, qui a accepté de souscrire 11 milliards de francs suisses et un investisseur du Moyen-Orient qui met 2 milliards de francs suisses sur la table.