L'Opep maintient inchangée sa production du pétrole

Les pays membres de l'Opep réunis mercredi à Vienne ont décidé de laisser leur production inchangée. Le ministre saoudien du pétrole, chef de file de l'Opep, ne voit pas la nécessité de modifier la production du cartel, attribuant la flambée des prix à "une spéculation gigantesque". Les cours pétroliers restent fermes mercredi à la mi-journée.

Malgré les appels pressants des pays consommateurs à augmenter l'offre de brut, les pays membres de l'Opep réunis ce mercredi 5 mars à Vienne ont décidé de laisser leur production inchangée. La production des 12 Etats membres soumis aux quotas, dont l'Irak est exclu, est donc maintenue à 29,67 millions de barils par jour (mbj). La production totale des treize membres, y compris l'Irak, est de 32 mbj actuellement, soit environ 40% de la production mondiale de brut. Une nouvelle réunion de l'organisation est prévue pour le 9 septembre. Mais une rencontre d'urgence sera possible.

Ce mercredi, également le ministre saoudien du Pétrole, Ali al Naïmi, a déclaré qu'il ne voyait aucune nécessité de modifier le volume de production parce que les fondamentaux du marché pétrolier sont stables et "sains", indique le quotidien al-Hayat, publié à Londres.

Cette décision jointe à la tension entre Venezuela, membre du cartel, et Colombie ainsi que la baisse surprise des stocks pétroliers américains, de 3,1 millions de barils à 305,4 millions de barils, alors que les analystes attendaient une augmentation de 2,4 millions de barils, pousse le prix du pétrole à la hausse. Le baril de WTI prenait 3,3 dollars à 102,82 dollars après l'annonce des stocks américains.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole répète depuis plusieurs semaines que l'envolée des cours de l'or noir à plus de 100 dollars le baril est due à des facteurs qu'elle ne maîtrise pas, parmi lesquels la faiblesse du dollar et la spéculation, et non à l'insuffisance de ses pompages.

Plusieurs interventions tout au long de la journée de mardi de dirigeants de l'Opep, comme celle du ministre de l'Energie du Qatar, ont plaidé dans le sens d'un maintien strict des flux du pétrole. Une position moyenne après que le président en exercice de l'Opep, le ministre algérien du Pétrole Chakib Khelil, n'ait pas exclu, lundi 3 mars, une baisse de production. Cette option cauchemardesque pour les pays consommateurs ferait encore davantage flamber les cours.

Le cartel pétrolier n'a pas souhaité procéder à une hausse de sa production afin de pousser à la baisse les prix du baril, comme le suggèrent les pays consommateurs. Mardi, Georges Bush a déclaré: "je pense que c'est une erreur que de laisser se ralentir l'économie de votre plus gros client, de vos plus gros clients, par la faute de prix de l'énergie élevés (...) Le conseil que je donne à l'Opep, c'est: comprenez bien les conséquences de prix de l'énergie élevés".

De son côté, le président de l'Eurogroupe, forum des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a encouragé lundi soir l'Opep à faire baisser les prix du pétrole. "Nous pensons que les cours du pétrole sont à un niveau élevé", a-t-il souligné en marge de la réunion mensuelle des ministres à Bruxelles.

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