Léger repli des films français à l'étranger en 2007, en dépit de quelques gros succès, qui attirent 53,7 millions de spectateurs contre 55,8 millions l'année précédente, selon les chiffres publiées par Unifrance, l'organisme de promotion du cinéma français à l'étranger. Une baisse de la fréquentation de 3,7%, et des recettes qui rapportent 252 millions d'euros, contre 300 millions d'euros en 2006. Malgré cette deuxième année de baisse consécutive, les résultats 2007 restent au-dessus de la moyenne des dix dernières années, à 51,1 millions d'euros.

En revanche, la performance exceptionnelle de 2005, qui a vu 73,6 millions de spectateurs opter pour le cinéma français dans les salles obscures du monde entier, semble difficile à renouveler. Cette année là, l'export avait, pour la première fois, enregistré d'avantage d'entrées que le marché domestique (64,8 millions d'entrées), en partie grâce au succès planétaire de "La Marche de l'Empereur". Le premier manchot oscarisé avait attiré 16 millions de spectateurs à travers le monde.

Les résultats 2007 ont été tirés vers le haut par quelques "blockbusters" à la française, dont deux produits par Luc Besson via sa société EuropaCorp, "Arthur et les Minimoys" (plus de 9 millions d'entrées dans le monde) et "Taxi 4" (4,2 millions). "La Môme", d'Olivier Dahan, a attiré 4,5 millions de spectateurs. Marion Cotillard, qui incarne Edith Piaf dans ce dernier, a assuré la promotion de son film en faisant l'an dernier un vrai tour du monde, comme Audrey Tautou avant elle pour "Amélie Poulain".

Au pied du podium, seuls trois autres films français ont dépassé le million d'entrées à l'étranger en 2007: il s'agit de la collection de courts-métrages "Paris je t'aime" (1,9 million de spectateurs), "Two days in Paris" de Julie Delpy (1,6 million) et "Ensemble c'est tout" de Claude Berri (1,3 million).

"L'année dernière a été très positive en matière de diversité des films et des territoires dans lesquels ils sont sortis", estime le directeur d'Unifrance, Gilles Renouard. "Quelque vingt-cinq films ont fait les chiffres de l'année, alors qu'en 2006 c'était plus concentré", ajoute-t-il.

"Des films d'auteurs tels que ceux de Catherine Breillat ou Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, y trouvent aujourd'hui leur public, et plus seulement un cinéma commercial", indique Gilles Renouard.

Au plan géographique, les salles européennes s'affichent plus que jamais comme la principale destination du cinéma hexagonal en captant 61% des entrées. Allemands, Espagnols, Italiens et Britanniques ont ainsi représenté 15,3 millions de spectateurs l'an dernier. Gilles Renouard relève également la belle performance des films français en Russie, où ils ont été vus par 7,3 millions de spectateurs - contre à peine 40.000 en 1999 -, soit pour la première fois davantage qu'aux Etats-Unis (6,8 millions). Autre signe encourageant, les films français progressent de 30% en Amérique du sud, notamment au Mexique où ils ont eu 3,7 millions de spectateurs.

En revanche l'Asie reste un marché difficile pour le cinéma français: 1,2 million de tickets seulement ont été vendus au Japon malgré la venue de l'ambassadrice de charme Catherine Deneuve, qui y est très populaire, et 1,4 million en Chine.

De bons espoirs sont permis pour les résultats 2008. Le très attendu "Astérix aux Jeux Olympiques" pourrait être la meilleure performance de l'année, mais d'autres grosses productions, tel "Largo Winch" de Jérôme Salle, "Mesrine" de Jean-François Richet ou "Paris" de Cédric Klapisch, devraient également faire le plein d'entrées.