Le Trésor américain a anoncé ce mercredi soir que le déficit budgétaire du pays a atteint en février un record historique, avec 175 milliards de dollars : 281 milliards de dépenses face à 105 milliards de recettes. Il était en excédent de 17 milliards en janvier.

Les experts s'attendaient à un énorme déficit pour le mois dernier mais l'estimaient "seulement" à 170 milliards. Ils anticpaient en effet que le volet "recettes" serait affecté par la modestie des rentrées de l'impôt sur le revenu (24 milliards de dollars) et que le rendement de l'impôt sur les sociétés serait mauvais (il a même été négatif d'un milliard).

Le fait que le mois de février ait compté 29 jours a creusé le trou. Les responsables du Trésor américain en chiffrent l'impact à 33 milliards.

Ce mauvais chiffre porte le déficit budgétaire américain depuis le début de l'année fiscale, commencée en octobre, à 263 milliards de dollars. Le Trésor indique qu'il est financé à hauteur de 213 milliards par recours à l'endettement. Sur l'ensemble de l'année fiscale, le trou risque d'atteindre les 410 milliards.

De quoi peser encore sur la situation économique des Etats-Unis qui sont, selon l'enquête mensuelle réalisée par Reuters, déjà probablement en récession. Ce diagnostic prend en compte les destructions d'emplois depuis deux mois, le déclin du secteur industriel et la contraction du secteur des services.

Enfin, le pays connait la pire crise immobilière depuis "un siècle" selon le patron du géant américain du refinancement hypothécaire Freddie Mac, Dick Syron. "Nous ne faisons pas comme si le retournement du marché avait atteint son maximum ou même comme s'il en était proche, a-t-il déclaré Au contraire, nous pensons que les prix n'ont baissé que d'un tiers par rapport à notre prévision totale."