Aéroports de Paris valorise son patrimoine foncier et double ses investissements

Conscient de son potentiel dans l'immobilier, Aéroports de Paris affiche ses ambitions en doublant ses investissements, portés à 340 millions d'euros sur la période 2008-2012. Et en annonçant ce jeudi le début de négociations exclusives avec Altarea-Foncières des régions pour la construction du quartier d'affaires "Coeur d'Orly", Aéroports de Paris manifeste sa volonté de concrétiser ses ambitions.

Aéroports de Paris (ADP) accélère ses projets d'investissements dans l'immobilier. Dans une interview publiée ce jeudi par Le Figaro, Pierre Graff, son PDG, dévoile une stratégie "prudente" et "ambitieuse", et annonce un investissement porté à 340 millions d'euros sur la période 2008-2012, contre 164 millions d'euros initialement prévu en 2006 lors de son introduction en Bourse.

"Un phénomène urbanistique touche tous les grands aéroports du monde: le développement de véritables villes aéroportuaires," commente Pierre Graff. Il ajoute qu'"autour du noeud d'échange qu'est l'aéroport, se multiplient des activités de moins en moins liées avec l'aéronautique." Cela se traduit par une forte demande de bureaux, hôtels, entrepôts, commerces et services.

Et ADP compte bien répondre à ces attentes nouvelles et faire fructifier son patrimoine foncier estimé à 6.686 hectares, dont 1.213 ont une vocation immobilière, répartis sur ses trois sites (Orly, Charles-de-Gaulle, et Le Bourget). Une diversification des activités du groupe stratégiquement intéressante, et qui selon Pierre Graff devrait être bien accueillie par les actionnaires. Elle offre en effet de la stabilité dans les revenus, et pourrait amortir un éventuel choc du trafic aérien.

Le premier acte concret de cette politique de développement dans l'immobilier sera le futur quartier d'affaires "Coeur d'Orly". ADP a annoncé ce jeudi être entré en négociations exclusives avec le groupement Altarea-Foncières des régions. Relié à Orly Sud par une passerelle semi-couverte, "Coeur d'Orly" sera "un véritable quartier, avec sa rue piétonne centrale et ses espaces verts."

La première phase du projet prévoit la livraison à partir de fin 2010 de 160.000 m2 de bureaux, commerces, et un hôtel. Le coût global sera de 400 millions d'euros, et ADP sera investisseur à hauteur de 50%. Si ADP n'entend pas rivaliser avec les quartiers d'affaires parisiens, comme La Défense, Pierre Graff met en avant un coût du mètre carré inférieur (environ 250 euros du mètre carré annuel), et une riche desserte de transport. Une gare TGV est même à l'étude.

Les débuts d'ADP ne passent pas inaperçus dans le monde de la construction. Le groupe de BTP Vinci vient de porter sa participation dans ADP à 3,3%., tout en précisant qu'il s'agissait d'un investissement financier. Xavier Huillard, directeur général de Vinci, a ensuite ajouté qu'il ne monterait pas d'avantage dans le capital d'ADP tant que l'Etat serait majoritaire, alors que Bercy rejette toute idée de privatisation. Pierre Graaf, de son côté, considère que "cette manifestation d'intérêt n'est pas déplaisante".

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