Le blocage des ports de pêche s'étend dans l'attente d'une réunion mercredi

Les pêcheurs multiplient les actions pour protester contre le prix du gazole et réclamer des aides au gouvernement. "Les aides promises seront versées", affirme lundi le ministre du Burget. Bruxelles veut récupérer une partie des aides passées, selon La Tribune.

La grogne des pêcheurs face à l'envolée du prix du gazole continue de s'étendre lundi dans les ports de la côte atlantique, de la côte de la Manche de de la Méditerrannée, avec de nouveaux blocages et un mouvement de grève affectant désormais notamment la Vendée et la Loire-Atlantique.

Après le blocage des trois ports de La Rochelle et de celui des Sables d'Olonne, le port de plaisance de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) est bloqué depuis samedi, tandis que les pêcheurs du port de commerce de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, de l'île d'Yeu, la Turballe et du Croisic (Loire-Atlantique) ont opté pour la grève. Ces marins-pêcheurs en difficulté ont été rejoints lundi par ceux d'Etaples dans le Pas-de-Calais.

Le port de plaisance de Cherbourg en Basse-Normandie est bloqué lundi par des pêcheurs, qui laissent les bâteaux entrer au port mais pas ressortir. Le port pétrolier de Lavera dans les Bouches-du-Rhône est également bloqué par les marins-pêcheurs. A La Rochelle, les pêcheurs poursuivent lundi lle blocage des ports et des dépôts de carburant du port de commerce de La Pallice. Depuis dimanche soir une cinquantaine de pêcheurs se relaient à tour de rôle pour bloquer l'accès aux dépôts. Le port autonome de La Rochelle est le huitième port français avec un trafic de 7,3 millions de tonnes en 2007, loin derrière le premier, Marseille, avec un trafic de 96,3 millions de tonnes.

Les pêcheurs de la Cotinière à Oléron maintiennent également leur grève, avec un barrage filtrant à l'entrée du port. En Vendée, le blocage total du port des Sables-d'Olonne est maintenu, et à l'l'Ile d'Yeu "plus aucun bateau ne sort jusqu'à mercredi mais le port de plaisance n'est pas bloqué", indique le président du comité des pêches Eric Taraud. Les ports de La Turballe et du Croisic sont également touchés par la mobilisation. Lors d'une réunion commune, les comités des pêches des deux ports ont décidé d'entrer en grève jusqu'à mercredi, a indiqué à l'AFP la présidente du comité de La Turballe, Dominique Lebrun.

En Bretagne, les pêcheurs étaient toujours dans l'attente. Les bateaux hauturiers (pêche au large) ne sont pas sortis à Saint-Malo en Ile-et-Vilaine en et à Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes d'Armor. Tous attendent la réunion du comité de suivi sur les aides mercredi; que doit présider le ministre de la Pêche, Michel Barnier. Les pêcheurs espèrent obtenir du gouvernement un soutien financier pour compenser la hausse du gazole, qui bat des records et qu'ils paient environ 0,70 euro le litre.

Le ministre du Budget Eric Woerth a assuré lundi que les "aides promises" en janvier aux pêcheurs en difficulté "seront versées". "Les aides se font au fur et à mesure du temps, le métier ne doit pas et ne peut pas disparaître", a affirmé le ministre sur RMC. Pour Eric Woerth "il y a certainement beaucoup d'efforts à faire sur le plan européen". Michel Barnier participe ce lundi à un Conseil des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche au cours duquel le plan d'aide du gouvernement français, au total 310 millions d'euros sur trois ans, doit être examiné.

Le FPAP devrait récupérer ses versements aux pêcheurs

Alors que le blocage des ports de pêche se durcit et s'étend, la Commission européenne aurait l'intention d'imposer au gouvernement français de récupérer une soixantaine de millions d'euros versés dans les années passées au Fonds de prévention des aléas de pêche (FPAP) et, par son entremise, aux entreprises de pêche. Créé en octobre 2004 par les pouvoirs publics et les professionnels, le FPAP a pour vocation de garantir financièrement ses adhérents contre des risques non couverts par les contrats habituels d'assurance et, notamment, les fluctuations des prix des carburants. Les services du commissaire en charge du dossier, Joe Borg, estimeraient que ce Fonds et, donc, ses attributaires, ont bénéficié en fait d'une aide publique incompatible avec les règles communautaires car sources de distorsions de concurrence avec les professionnels d'autres pays de l'Union européenne.

Marc Paoloni, à Bruxelles

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