L'excédent public britannique se réduit

En un an, il est passé de 3,7 à un milliard de livres au mois d'avril.

Les finances publiques du Royaume-Uni ont dégagé un excédent de 1 milliard de livres en avril (environ 1,25 milliard d'euros), contre un excédent de 3,7 milliards un an plus tôt et un déficit de 12,1 milliards de livres en mars, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Les économistes tablaient sur un excédent bien plus élevé, autour de 2,5 milliards de livres, selon une compilation de leurs estimations réalisée par la banque Calyon.

En revanche, les emprunts nets du secteur public, mesure préférée du gouvernement pour évaluer sa performance budgétaire, ont montré un excédent de 0,5 milliard de livres en avril (c'est-à-dire que le secteur public a été prêteur de cette somme, et non emprunteur), au lieu d'un déficit de 0,2 milliard un an plus tôt, et de 10,2 milliards de livres en mars.

C'est la première fois depuis 2001 que les finances publiques britanniques ressortent en excédent dans cette catégorie pendant un mois d'avril, qui marque le début de l'exercice budgétaire au Royaume-Uni, une bonne surprise pour le Chancelier de l'Echiquier Alistair Darling.

Cependant, David Page, économiste chez Investec, a estimé que les finances publiques allaient se retrouver sous pression dans les mois qui viennent.
"Elles ont commencé l'année (budgétaire) mieux que prévu, mais les chiffres mensuels ont tendance à varier beaucoup et il ne fait guère de doute à mes yeux que la situation va s'aggraver dans les prochains mois", au fur et à mesure que l'économie britannique ralentira, a-t-il commenté.

"Il n'y a guère de doute que les chiffres meilleurs que prévu d'avril s'avéreront une fausse éclaircie", a abondé Howard Archer, chef économiste pour le Royaume-Uni du cabinet Global Insight.

Les économistes s'attendent en effet à ce que le ralentissement programmé de la croissance britannique se traduise par une baisse des recettes fiscales, obligeant le gouvernement à emprunter encore plus alors que la dette publique est déjà sur une pente ascendante.
A ce propos, l'ONS a calculé que la dette publique atteignait 36,5% du PIB à fin avril (contre 36,1% un an plus tôt). Et elle s'élevait à 43,1% à fin mars, si l'on intègre les comptes de la banque Northern Rock nationalisée en février, crevant ainsi largement le plafond de 40% que le gouvernement s'est engagé à ne pas dépasser "sur la durée d'un cycle économique".

Toutefois M. Darling avait annoncé qu'il ne tiendrait pas compte de Northern Rock pour l'application de cette règle, et que celle-ci serait donc respectée.
Autre menace qui pèse sur la dette, le Chancelier a du promettre ce mois-ci un paquet fiscal de 2,7 milliards de livres, financé par l'emprunt, pour compenser la suppression du premier seuil d'imposition sur le revenu.

Cette suppression, entrée en vigueur cette année, avait été décidée l'an dernier par son prédécesseur et désormais Premier ministre Gordon Brown, mais elle a été accusée de plomber le budget des ménages à bas revenu, obligeant le gouvernement à annoncer les compensations.

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