Après avoir subi d'importantes pertes, les banques américaines doivent maintenant affronter une enquête sur leur gestion de la crise du "subprime". Les grands établissements bancaires Bear Stearns, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont ainsi annoncé mardi soir que des enquêteurs gouvernementaux leur avaient demandé des informations sur leurs activités dans les crédits immobiliers à risque, les fameux "subprimes".

Cette annonce intervient alors qu le FBI a annoncé séparément avoir ouvert des enquêtes pénales sur 14 entreprises dans le cadre d'une vaste investigation sur la crise des subprimes. Ces enquêtes fédérales portent sur des soupçons de fraude comptable et de délits d'initié, ainsi que sur les procédés de titrisation de créances. L'identité de ces entreprises n'est pas connu et on ignore pour l'heure si les trois banques figurent au nombre des établissements visés.

Dasn tous les cas, Bear Stearns a déclaré de son côté qu'elle coopérait avec les entités gouvernentales et les régulateurs et qu'elle entendait répondre à leurs demandes d'informations sur les crédits subprimes, la titrisation de créances immobilières, les obligations CDO et autres produits liés aux crédits subprimes. Goldman Sachs a également fait état de requêtes similaires et assuré elle aussi de sa coopération. Pour sa part, Morgan Stanley a annoncé répondre aux demandes d'information et citations à comparaître émanant du gouvernement et des autorités de tutelle concernant le marché des crédits immobiliers, subprimes ou non.

La banque américaine est également poursuivie en justice pour son rôle dans l'émission de titres des établissements de crédit immobilier New Century Financial et Countrywide Financial. Le premier est en liquidation judiciaire et le second en train d'être racheté par Bank of America.

Par ailleurs, Bear Stearns, Goldman et Morgan Stanley figurent parmi les 21 banques poursuivies depuis le 10 janvier par la municipalité de Cleveland. Celle-ci les accuse d'avoir créé la situation de crise actuelle en continuant de vendre des crédits à des acquéreurs n'ayant pas une situation financière suffisamment solide, puis d'avoir revendu ces créances au sein de produits financiers à l'attention des investisseurs.

Le procureur de l'État du Connecticut s'intéresse aussi à "toutes" les grandes agences de notation crédit et aux sociétés de rehaussement de crédit dans le cadre de l'enquête sur les pratiques du secteur liées au subprime. Ila en particulier lancé une demande d'information à l'encontre des deux plus grands réhausseurs de crédits américains, MBIA et Ambac.