La justice rejette la demande d'euthanasie de Chantal Sébire

Le tribunal de grande instance de Dijon met en avant "l'état de la législation française" pour motiver sa décision. L'avocat de la malade lance un appel à Nicolas Sarkozy pour changer la loi sur la fin de vie.

Requête rejetée "en l'état de la législation française". Le tribunal de grande instance de Dijon n'a donc pas examiné la demande d'euthanasie de Chantale Sébire, 52 ans, défigurée par une maladie évolutive et incurable. "Même si la dégradation physique de madame Sébire mérite la compassion", le tribunal "rejette (sa) requette", selon l'ordonnance du premier vice-président du TGI de Dijon, René Jaillet, rendue lundi.

Dans ses attendus, le juge affirme que la requête de Chantal Sébire "s'oppose au code de déontologie médicale, lequel dispose que le médecin n'a pas le droit de délibérément donner la mort". L'ordonnance indique que cette demande "s'oppose également au code pénal" qui condamne l'assistance et l'aide au suicide". La malade a indiqué qu'elle ne ferait pas appel de la décision de justice.

L'avocat de Chantal Sébire dénonce "l'hypocrisie totale" de la décision de justice et lance un appel a Nicolas Sarkozy pour changer la loi sur la fin de vie, la qualifiant d'"inhumaine". "Il faut changer la loi car on voit qu'elle laisse des gens sur le bord de la route", a déclaré Gilles Antonowicz lors d'une conférence de presse à Paris. La loi de 2005 sur la fin de vie tend à instaurer un droit au "laisser mourir" sans pour autant autoriser l'euthanasie active comme le demande Chantale Sébire.

L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) déplore pour sa part une décision de justice qui selon elle "impose à Chantale Sébire une peine de souffrance à vie". "Jamais dans une affaire de justice la pression du gouvernement n'a été aussi forte sur les magistrats du siège", souligne l'association. La garde des Sceaux Rachida Dati avait affirmé la semaine dernière que "la médecine n'était pas là pour administrer des substances léthales".

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