Metro, numéro un de la grande distribution en Allemagne, a cédé son enseigne de supermarchés Extra au groupe coopératif Rewe. La cession des 245 magasins Extra, qui réalisent un chiffre d'affaires annuel global de 1,6 milliard d'euros environ, sera effective au 1er juillet. Elle se traduira par une réduction de 350 millions d'euros de l'endettement net du groupe. Metro n'a pas dévoilé le montant de la transaction mais des sources proches du dossier ont évoqué un prix de vente d'environ 500 millions d'euros.

Cette cession représente la première opération d'envergure réalisée sous l'autorité du nouveau président du directoire de Metro, Eckhard Cordes, entré en fonctions en novembre. Cette vente pourrait d'ailleurs être la première des nombreuses décisions que Cordes va prendre pour recentrer l'entreprise afin de parvenir à des marges plus élevées et plus solides. La rentabilité des magasins Rewe était en effet très faible.

Les produits alimentaires représentent 90% de la gamme des produits commercialisés par Extra, dont les magasins sont implantés surtout dans le nord-est de l'Allemagne et la région de Berlin. "La vente nous permet de concentrer nos activités de distribution alimentaires exclusivement sur Real", a déclaré Eckhard Cordes dans un communiqué, ajoutant que le groupe pourrait "affecter plus efficacement (ses) ressources à la poursuite du repositionnement en Allemagne".

Real compte environ 440 hypermarchés dans cinq pays, dont 350 en Allemagne, les autres étant répartis entre la Pologne, la Russie, la Turquie et la Roumanie. L'enseigne a repris les 70 magasins rachetés en 2006 à Wal-Mart lorsque le groupe américain s'est désengagé d'Allemagne. De son côté, Rewe se classe déjà au deuxième rang de la distribution alimentaire en Allemagne avec 22,3 milliards d'euros de ventes en 2006.

Le marché s'attend désormais à ce que Cordes engage la vente des grands magasins Kaufhof, qui pourraient selon certains médias fusionner avec l'enseigne Karstadt du groupe Arcandor (ex KarsdadtQuelle). Metro pourrait aussi céder une partie de son portefeuille immobilier, que certains analystes valorisent jusqu'à 12 milliards d'euros.