Douze heures pour faire Londres-Paris : la rame d'Eurostar en cause

Des défaillances techniques de la rame et non de la ligne sont à l'origine d'un des plus importants incidents de la SNCF de ces dernières années. Guillaume Pepy remettra lundi un rapport au secrétaire d'Etat aux transports.

Des défaillances techniques sur la rame Eurostar et non sur la ligne sont à l'origine du retard de plus de douze heures qu'ont dû endurer dans la nuit de vendredi à samedi 650 passagers qui faisaient le trajet Londres-Paris, a-t-on appris samedi auprès de la SNCF. "On ne peut pas encore donner les causes des incidents", indique-t-on au centre opérationnel de la Gare du Nord. Il faut faire l'analyse et l'expertise de la rame". Il s'agit pour la SNCF de "l'un des plus importants de ces dernières années".

Le PDG de la SNCF Guillaume Pepy s'est engagé à remettre un rapport sur ces incidents "et les enseignements à en tirer" lundi matin au secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau.

Environ 650 passagers d'un train Eurostar ont mis plus de douze heures pour relier Londres à Paris, "une galère" pour eux et une "catastrophe" pour la SNCF, a déclaré la directrice Voyages France-Europe de la SNCF, Mireille Faugère. Ces voyageurs étaient partis de Londres vendredi à 20 heures locales (19 heures GMT) et devaient arriver à Paris à 23h26 (21h26 GMT). Mais ils sont finalement arrivés à Paris à 09h15 locales (07h15 GMT).

En raison de problèmes techniques, les voyageurs ont évacué le train à Lille et sont montés à bord d'un deuxième train, selon un responsable du Centre national des opérations de la SNCF. Ce deuxième train est aussi tombé en panne ensuite en rase campagne, pour une raison inconnue. Un troisième train est parti à vide de Paris à la rescousse des passagers.

Neel Meersh, un photographe de Londres qui se trouvait à bord du train bloqué, a déclaré au téléphone à un journaliste de l'AFP à Paris, que les passagers avaient reçu très peu d'informations du personnel de la SNCF. "Il y a eu vraiment un minimum d'annonces et principalement en français. Certains passagers ont été pris de panique". Plusieurs personnes, qui attendaient familles et amis à Paris, ont passé la nuit à la gare du Nord. "Nous avions très peu d'informations", a raconté à l'AFP Lise Theuveney, venue chercher ses enfants.

Le 7 avril, un Eurostar avait mis près de neuf heures pour relier Paris à Londres, après avoir été coincé dans le tunnel sous la Manche en raison d'un incident technique, puis bloqué dans la campagne anglaise à deux reprises en raison notamment d'une alerte à la bombe.

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