Quel contraste ! Voilà un an, l'assemblée générale de Wal-Mart s'était déroulée dans une ambiance morose, les ventes et le cours de Bourse du numéro un mondial de la distribution pâtissant alors d'une diversification ratée dans des produits à plus haute valeur ajoutée, notamment dans l'habillement et l'ameublement. A la veille du week-end, c'est la tête haute que son directeur général, Lee Scott, s'est présenté devant ses actionnaires.

Celui-ci a habilement opéré un retour à la recette qui a fait le succès du distributeur : la quête de prix bas dans ses offres traditionnelles (vêtements, alimentation...) mais aussi dans les produits dans lesquels ils s'est récemment diversifié, tels les médicaments. Résultat, le groupe éclipse ses concurrents au moment où le consommateur américain pâtit de la crise de l'immobilier et de la flambée du prix de l'essence. En mai, ses ventes à périmètre comparable ont bondi de 3,9% alors que les analystes tablaient sur 1,6%. Le secteur a enregistré une croissance de 2,8% de son activité, tirée par le bond du chiffre d'affaires de spécialistes du "hard discount" tel BJ's Wholesale Club (+11%). Mais Target, l'un des principaux concurrents de Wal-Mart, a accusé un repli de 0,7%.

"Il est clair que les gens considèrent Wal-Mart comme une solution" à la crise, déclare Lee Scott alors que le titre du groupe gagne 25% depuis janvier. S'il a replacé le distributeur sur les rails d'une vigoureuse croissance aux Etats-Unis, le dirigeant ne néglige pas pour autant l'international. Il envisage d'implanter Wal-Mart en Russie et en Asie du Sud-Est et estime que les ventes à l'étranger pourraient dépasser les 100 milliards de dollars en 2008.