Etats-Unis : les mises en chantier de logements au plus bas depuis 1991

Les mises en chantier de logements ont plongé de 14,2% en décembre, à leur plus bas niveau depuis 1991. Sur l'ensemble de l'année 2007, les mises en chantier ont chuté de 24,8% et les permis de construire de 25,2%.

Le dégonflement de la bulle immobilière américaine n'en finit pas. Les mises en chantier de logements ont plongé de 14,2% en décembre pour s'établir à 1,006 million d'unités (en rythme annuel), selon le département du Commerce. C'est leur niveau le plus faible depuis mai 1991. Les analystes tablaient sur 1,150 million de mises en chantier. Les permis de construire ont eux aussi reculé de 8,1% à 1,068 million, leur plus bas niveau depuis mars 1993. Sur l'ensemble de 2007, les mises en chantier ont chuté de 24,8% et les permis de construire de 25,2%.

En revanche, les inscriptions au chômage ont baissé outre-Atlantique lors de la semaine au 12 janvier, à 301.000 contre 322.000 (confirmé) la semaine précédente, mais le nombre de personnes touchant régulièrement des allocations augmenté, a annoncé jeudi le département du Travail. La moyenne mobile sur quatre semaines s'établit en baisse aussi à 328.500 contre 340.250 (révisé de 341.000) la semaine précédente. Le nombre de chômeurs indemnisés s'est élevé à 2,751 millions lors de la semaine au 5 janvier (dernière semaine pour laquelle ces chiffres sont disponibles), contre 2,685 millions (révisé de 2,702 milions) la semaine précédente.

La crise de l'immobilier est la principale menace pesant sur la croissance américaine. Le livre beige de la Réserve fédérale (Fed) publié mercredi indiquait que dans le secteur immobilier résidentiel, l'activité est restée "plutôt faible" en décembre. "Le rythme des ventes est resté lent, et les stocks demeurent à un niveau historiquement élevé dans la plupart des districts", note le rapport. "Dans l'ensemble, les contacts (des banques régionales constituant la Réserve fédérale) prévoient que le marché immobilier résidentiel restera faible pendant la première partie de 2008", ajoute-t-il.

La Banque d'affaires Goldman Sachs estime que l'économie américaine n'échappera pas à une récession cette année et table sur un recul de l'activité de 1% au deuxième puis au troisième trimestre. "Si la paralysie du marché interbancaire se poursuit et contribue au "crédit crunch", l'entrée en récession sera probable", estime également la Société Générale. La majorité des économistes continuent de penser la première économie mondiale échappera à une récession.

De son côté, la présidente de la banque de réserve de Cleveland, Sandra Pianalto, estime que la banque centrale américaine doit se montrer "hautement flexible". Même si elle continue de privilégier le scénario d'un simple "ralentissement" suivi par un "redressement en fin d'année et en 2009", elle reconnaît sa "préoccupation" devant les risques qui pèsent sur ce scénario.

Les marchés financiers escomptent une baisse de 50 points de base du taux d'intérêt de la Fed à 3,75% lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire les 29 et 30 janvier. Les appels à un plan de soutien budgétaire se sont multipliés ces dernières semaines. Le président de la Fed, Ben Bernanke, qui doit s'exprimer ce jeudi après midi devant la commission du budget de la Chambre des représentants sur les perspectives à court terme de l'économie américaine, est sur le point d'ajouter sa voix en faveur d'un plan de soutien.

Relatant une conversation qu'il a eu avec le président de la Fed, le sénateur démocrate de New York, Charles Schumer, a expliqué sur la chaîne de télévision CNBC, que Ben Bernanke lui a expliqué que l'économie américaine avait besoin d'une "incitation fiscale". "Il était préoccupé, a poursuivit le sénateur, bien sûr, au sujet de l'économie et considérait que la politique monétaire, bien que très importante, ne pouvait pas tout faire seule". "Il est dans ses habitudes de ne pas entrer dans les détails, mais il a expliqué que pour être efficace, il fallait libérer de l'argent rapidement", a-t-il poursuivi.

Plongeon de l'indice d'activité de la Fed de Philadelphie en janvier
L'indice mesurant l'activité industrielle de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a plongé à -20,9 points en janvier, contre -1,6 point en décembre, a indiqué jeudi la banque de réserve de Philadelphie, qui compile cet indicateur. "La situation du secteur manufacturier dans la région s'est affaiblie ce mois-ci", a commenté la Fed dans un communiqué. "Cette faiblesse apparaît dans les chiffres négatifs (des composantes) de l'indice sur l'activité, les nouvelles commandes, les expéditions, l'emploi et le nombre moyen d'heures travaillées", a-t-elle détaillé. "Les chefs d'entreprise du secteur se sont dits moins optimistes quant à leur activité future, et la plupart des indicateurs avancés se sont repliés considérablement au cours des trois derniers mois, laissant présager un rythme de croissance lent au premier semestre 2008". L'indice mesurant les commandes a baissé à -15,2 points en janvier contre 12 points en décembre, et celui sur les livraisons a également plongé dans le rouge à -2,3 points contre 15 points le mois précédent. Pour l'avenir, les responsables du secteur se sont montrés plus confiants, puisqu'ils estiment que l'indice d'activité s'établira à 5,2 points d'ici six mois. Ils attendaient toutefois 11,1 points en décembre.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.