La Commission européenne a donné, ce jeudi 21 février, son feu vert au projet de rachat d'Eiffage par Sacyr Vallehermoso. "La Commission a conclu que l'opération envisagée ne devrait pas avoir d'effet préjudiciable sur la concurrence", indique l'exécutif européen dans un communiqué. Selon lui, les activités de Sacyr et d'Eiffage portent sur des zones géographiques différentes.

Des "chevauchements" sont observés uniquement en Espagne et au Portugal, dans les secteurs de la construction de logements et de routes ainsi que sur le marché des concessions et de l'exploitation de péages autoroutiers. Ils sont limités, juge Bruxelles. L'opération entraînerait également une intégration verticale, puisque Sacyr et Eiffage opèrent sur les marchés espagnol et portugais de la construction de routes, que Sacyr est présent en Espagne et que ces deux sociétés exercent leurs activités dans le secteur autoroutier au Portugal.

Sacyr, qui détient déjà 33,3% dans Eiffage, est engagé dans un bras de fer avec le groupe français de BTP. Entré début 2006 dans le capital du français peu de temps après que celui-ci eut remporté la privatisation d'APRR, deuxième opérateur autoroutier français, le groupe espagnol a tenté d'en influencer la stratégie puis de prendre son contrôle mais s'est vu éconduit, parfois de façon brutale.

Le conflit avec Eiffage a pris une tournure juridique depuis la dernière assemblée générale du groupe en avril, où la direction du groupe français a privé de droits de vote plusieurs investisseurs espagnols qui avaient fait leur apparition à son capital. La France et l'Espagne se sont engagées à trouver une solution à l'amiable au conflit.