Hervé Niquet dirige King Arthur à Montpellier

Le chef dirigera son ensemble, le Concert Spirituel, dans "King Arthur" de Purcell au Festival de Radio France à Montpellier les 15 et 17 juillet. Rencontre avec un amoureux de l'éclectisme.

Comment s'est fait le choix de Gilles et Corinne Benizio, alias Shirley et Dino, pour la mise en scène de "King Arthur", l'opéra de Purcell que vous montez pour cette 24e édition du Festival de Radio France et de Montpellier ?

C'est une oeuvre avec laquelle nous avons beaucoup tourné en concert, et que j'ai enregistrée avec le Concert Spirituel il y a six ans. J'avais envie de la remonter en version mise en scène, et je cherchais quelqu'un qui soit assez fou pour accepter cette oeuvre qui n'en est pas vraiment une. En effet, "King Arthur" est formé de petits bouts d'une pièce qui dure en réalité trois heures et demi. Mais la poésie est belle et la musique est géniale ! Je cherchais quelqu'un donc, et en sortant d'un spectacle de Gilles et Corinne, j'ai pensé à eux. Mon fils, qui m'accompagnait, m'a lancé le défi d'aller les voir en loge pour le leur proposer, ce que j'ai fait !

Vous avez travaillé ensemble sur la manière dont vous envisagez "l'oeuvre" ?

Pendant six mois, oui. C'est leur première mise en scène d'opéra donc nous nous sommes beaucoup concertés, mais ce sont de grands techniciens. Rien n'est laissé au hasard, tout est pensé et exécuté de manière efficace. Ce sont des monstres de travail ! Tout me plaît chez eux... Ils réalisent devant des milliers de personnes tout ce que j'ai toujours rêvé de faire sans jamais avoir osé le faire.

Comment expliquez-vous leur popularité ?

Ils sont, comme Jean Reynaud ou comme Bourvil, dotés d'une bonhommie formidable, sans jamais une pointe de vulgarité. Ce sont les garants d'une mémoire du music-hall et de l'école des fantaisistes français, des Branquignols au couple Poiret-Serrault... Dans le "Roi Arthur", la musique pourrait se suffire à elle-même. Donc il fallait un metteur en scène qui soit un génie de l'enchaînement, ce qui est justement le cas des fantaisistes dans le music-hall.

Comment le monde de l'opéra va-t-il, selon vous, accueillir cette incursion du music-hall dans son "antre" sacrée ?

Est-ce bien important ? (rires). Gilles et Corinne Benizio n'ont jamais fait que des choses à contre-courant, dès lors qu'ils avaient envie de les faire, et cela a toujours remporté un succès incroyable ! Quand je vois le nombre de metteurs en scène qui sont incapables de dresser un profil psychologique, de faire bouger des choeurs, ou qui ignorent le rapport au public, au vocal et à l'acoustique... je me dis que Gilles et Corinne ont tout à nous apprendre.

"King Arthur" de Henry Purcell, les 15 et 17 juillet 2008 au Festival de Radio France deMontpellier,Tél: 04.67.02.02.01. www.festivalradiofrancemontpellier.com.

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