Les syndicats critiquent la politique de Sarkozy en matière de protection sociale

Le président de la République recevait ce mercredi les partenaires sociaux pour aborder le calendrier des réformes en matière de protection sociale. Il a annoncé deux projets de loi, un sur les retraites, l'autre sur la santé, ainsi que la mise en place du cinquième risque en 2009.

Le chef de l'Etat a déroulé aux partenaires sociaux, ce mercredi, son agenda de réformes en matière protection sociale. Quatre sujets étaient sur la table: les retraites, la santé, la dépendance et la famille. Concernant les retraites, "un projet de loi sera déposé au parlement d'ici la fin du premier semestre", a annoncé Nicolas Sarkozy dans son intervention liminaire. Il a également annoncé une prime de 200 euros pour les bénéficiaires du minimum vieillesse.

Afin de "garantir la pérennité financière" du système de retraites par répartition, le gouvernement entend entériner la hausse progressive à au moins 41 ans de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein, contre l'avis de la CGT, Solidaires (Sud), FO ou la FSU. La question de la prise en charge des dépenses de protection sociale, entre les individus et la collectivité, est tout l'enjeu des réformes à venir.

Sur les retraites comme sur les autres sujets de la protection sociale, les syndicats ont critiqué la politique de l'exécutif sur la forme, jugeant trop rapide le rythme choisi par le président, mais également sur le fond. Le secrétaire de la CGT, Bernard Thibault, est arrivé à l'Elysée avec deux collaborateurs portant chacun une urne en carton sur laquelle on pouvait lire: "250.000 signatures contre les franchises médicales". Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a insisté sur son opposition à la réforme des retraites telle que l'envisage le gouvernement, estimant que le passage à 41 ans de cotisations pour une retraite à taux plein est pour lui un "casus belli".

Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a pour sa part mis en garde contre la "multitude de réformes que l'on nous prépare", qui "risque d'amener dans les semaines et les mois qui viennent des situations de tensions difficiles". Le président de la CFTC, Jacques Voisin, a lui exprimé ses craintes que les syndicats ne soient que "de simples spectateurs" des réformes annoncées.

Concernant la famille, le président a indiqué qu'"un Haut Conseil" dédié serait "mis en place prochainement". Ce Haut conseil est destiné à remplacer la Conférence de la famille, rendez-vous annuel de la politique familiale depuis 1996, et qui s'est tenue pour la dernière fois en 2006. Nicolas Sarkozy a précisé que ce Conseil devait "consacrer ses premiers travaux à la question de la garde des enfants". L'objectif de cette structure, a-t-il ajouté, est "de réfléchir à une meilleure orientation des financements pour soutenir les dispositifs de garde les plus adaptés aux parents qui travaillent".

En matière de dépendance, le président a fait part mercredi aux partenaires sociaux de son "ambition de mettre en place le cinquième risque de protection sociale en 2009". Il s'agit de la couverture du risque lié à la dépendance des personnes âgées et handicapées, s'ajoutant aux quatre "risques" actuellement pris en charge par la Sécurité sociale : maladie, famille, vieillesse et accidents du travail/maladies porfessionnelles. "Parallèlement aux retraites", il faut "répondre aux défis du vieillissement de la population", a déclaré Nicolas Sarkozy.

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