La BCE maintient son taux de refinancement à 4%

Alors que la Banque d'Angleterre vient d'abaisser ses taux d'un quart de point à 5,25%, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas touché aux siens. Jean-Claude Trichet a réitéré la volonté de la BCE de lutter contre les effets inflationnistes de second tour, tout en reconnaissant quelques préoccupations sur la croissance de la zone euro.

La Banque centrale européenne (BCE) a comme prévu laissé les taux directeurs inchangés dans la zone euro, à l'issue de la réunion de son Conseil des gouverneurs ce jeudi. Le taux de refinancement reste à 4%, celui de la facilité de dépôt à 3% et celui de la facilité de prêt marginal à 5%. Les taux sont à ce niveau dans la zone euro depuis le 6 juin 2007 et la dernière baisse remonte à juin 2003.

De son côté, comme attendu, la Banque d'Angleterre a abaissé jeudi les taux d'intérêt britanniques d'un quart de point pour la deuxième fois en trois mois, ramenant son taux d'intervention à 5,25%, dans l'espoir de donner un coup de fouet à l'économie dans le contexte de crise mondiale du crédit.

"Nous avons décidé à notre réunion d'aujourd'hui de laisser les principaux taux d'intérêt de la BCE inchangés. La décision reflète notre estimation selon laquelle les risques pour la stabilité des prix sur le moyen terme sont orientés à la hausse, dans le contexte d'une croissance de la masse monétaire et du crédit très vigoureuse", a commenté Jean-Claude Trichet, président de la BCE, lors de la traditionnelle conférence de presse mensuelle.

"La pression haussière actuelle à court terme sur l'inflation ne doit pas se propager sur le moyen terme. Le ferme ancrage des anticipations d'inflation sur le moyen et le long terme relève de la plus haute priorité", a-t-il insisté, soulignant que "le Conseil des gouverneurs reste résolu à éviter des effets de second tour et la matérialisation de risques haussiers pour la stabilité des prix sur le moyen terme." Un rappel de la ligne traditionnelle de la BCE qui pourrait laisser à penser que la banque de Francfort n'est pas prête à baisser la garde sur ses taux.

En revanche, Jean-Claude Trichet a reconnu que "si les fondamentaux économiques de la zone euro sont sains, les statistiques actuelles ont confirmé que les risques entourant les perspectives d'activité économique penchent plutôt du côté d'une baisse (...) Nous allons continuer d'accorder une grande attention aux évolutions dans les semaines à venir."

"Les dernières informations sur l'activité économique fin 2007 et début 2008 indiquent un taux de croissance plus modéré dans la zone euro que celui de 0,8% d'un trimestre sur l'autre observé au troisième trimestre de 2007. Cette estimation est conforme aux indices de confiance des entreprises et des consommateurs qui, s'ils ont décliné au cours des derniers mois, sont restés dans l'ensemble cohérents avec l'idée d'une poursuite de la croissance", a-t-il commenté

Selon lui, "pour l'avenir (...) le ralentissement économique chez certains partenaires commerciaux majeurs de la zone euro aura probablement un impact sur la croissance du PIB réel de la zone euro en 2008. Mais la demande, à la fois intérieure et étrangère, devrait soutenir la poursuite de la croissance (...) Les fondamentaux de l'économie de la zone euro restent sains. La zone euro ne présente pas de déséquilibres majeurs."

Evoquant la crise financière américaine, il juge que "alors que la réestimation des risques sur les marchés financiers continue, une incertitude inhabituellement élevée demeure sur l'impact global de celle-ci sur l'économie réelle."

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