L'Italie cherche à sauver Alitalia après le retrait d'Air France-KLM

La compagnie franco-néerlandaise a officiellement retiré son offre sur Alitalia lundi soir. Un Conseil des ministres italien se tient ce mardi soir pour examiner les conséquences du retrait de l'offre d'Air France-KLM, alors que la compagnie italienne est au bord de la faillite. La cotation du titre Alitalia est suspendue

Air France-KLM a annoncé lundi soir qu'il retirait son offre de rachat d'Alitalia. Et cette fois, la compagnie franco-néerlandaise semble jetter définitivement l'éponge sur ce dossier, moins de trois semaines après l'interruption des négociations entre les deux compagnies.

"Interrogé par Alitalia afin de clarifier la situation juridique créée par l'interruption de toute négociation entre Air France-KLM et Alitalia, le groupe Air France-KLM a indiqué à la compagnie italienne que les engagements contractuels pris le 14 mars dernier en vue du lancement d'une offre publique d'échange sur Alitalia n'étaient plus valides", écrit le groupe franco-néerlandais dans un communiqué. Il estime que "les conditions suspensives qui devaient être préalablement satisfaites avant tout lancement d'une offre" n'ont "pas été remplies".

Air France-KLM avait abandonné les négociations le 2 avril après avoir jugé irrecevable la proposition des syndicats italiens, qui lui demandaient notamment de conserver l'ensemble des activités de la compagnie. Mais cinq jours plus tard, le groupe était resté ferme sur son projet de reprise, jugeant qu'il était "le seul de nature à permettre" le retour de la compagnie italienne "à la croissance rentable dans des délais rapides".

Le gouvernement italien tient ce mardi soir une réunion d'urgence pour discuter de l'avenir d'Alitalia. Un crédit-relais pourrait être accordé à la compagnie, destiné à la maintenir en vol jusqu'à ce que son sort soit fixé.

Mais l'Union européenne, qui a interdit toute nouvelle aide publique à la compagnie aérienne, a été très claire en déclarant la semaine dernière qu'elle ne voyait aucun motif d'aider encore le transporteur aérien et que tout prêt devrait se faire sur des bases commerciales. Selon le quotidien "Corriere della Sera", des banques italiennes pourraient voler au secours d'Alitalia avec un plan de recapitalisation d'un à deux milliards d'euros de façon à lui donner l'espace d'un an pour se trouver un nouvel associé.

A moins qu'Aeroflot ne revienne sur le dossier. Silvio Berlusconi a en effet obtenu vendredi du président Vladimir Poutine une reprise des contacts avec la compagnie russe. Aeroflot s'était retirée en novembre de la course pour la privatisation d'Alitalia, en déplorant un manque d'informations et des conditions de vente insatisfaisantes.

Reste que le gouvernement italien, qui expédie les affaires courantes suite à la victoire électorale remportée par Silvio Berlusconi, ne pourra adopter aujourd'hui qu'une solution toute provisoire. Romano Prodi veut en effet laisser ce dernier prendre les décisions stratégiques sur l'avenir d'Alitalia, a déclaré mardi le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani. "Nous chercherons à prendre des décisions qui laisseront le nouveau gouvernement libre de déterminer son orientation", a dit M. Bersani sur la RAI.

Silvio Berlusconi a assuré pendant toute la campagne électorale qu'il disposait d'un groupe d'entrepreneurs italiens prêts à mettre la main au portefeuille, mais le projet ne s'est toujours pas concrétisé.

Dans ce contexte de très forte incertitude sur l'avenir de la compagnie italienne, le titre Alitalia a été suspendu ce matin à la Bourse de Milan. A Paris, en revanche, les investisseurs ont salué le retrait d'Air France d'une affaire qui leur inspirait de vives inquiétaudes: l'action Air France-KLM gagnait environ 3% en début de matinée, avant de revenir autour de l'équilibre dans l'après-midi.

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