Fraude fiscale : la France dispose d'une liste de "quelques centaines de noms"

Eric Woerth, ministre du Budget, indique que le fisc examine actuellement une liste comportant des centaines de noms d'auteurs potentiels d'évasion fiscale vers le Liechtenstein.

La Direction générale des impôts examine actuellement une liste comportant des centaines de noms d'auteurs potentiels d'évasion fiscale vers le Liechtenstein, a précisé mardi le ministre du Budget, Eric Woerth, confirmant ainsi une information parue dans La Tribune de mardi. "Nous avons récupéré une liste de personnes qui sont concernées par des passages de capitaux au Liechtenstein" , a-t-il déclaré lors d'une émission de la chaîne Public Sénat, retransmise en direct du Salon de l'agriculture. En fait, 200 noms figureraient sur la liste qui aurait été transmise par les autorités britanniques.

Plus tôt dans la journée, un communiqué du ministère avait indiqué que ces informations n'ont en aucun cas été payées, sous quelque forme que ce soit. La DGI ne rémunère en effet aucune information, quelle que soit leur nature.

"Si les contrôles doivent être lancés, ces contrôles iront jusqu'au bout, bien sûr", a poursuivi Eric Woerth, précisant que la liste avait été donnée par les autorités britanniques dans le cadre des échanges d'informations entre services fiscaux. Une vaste affaire d'évasion fiscale vers le Liechtenstein a éclaté mi-février en Allemagne. Les enquêteurs allemands ont dit mardi avoir passé au crible les biens d'environ 160 personnes soupçonnées d'évasion fiscale vers ce paradis fiscal.

De leur côté, les Etats-Unis ont indiqué que le service des impôts américain a lancé "une enquête impliquant plus de cent contribuables américains, en lien avec des comptes au Liechtenstein, pour s'assurer que les revenus sont correctement déclarés et les impôts payés", a indiqué le communiqué de l'administration américaine. Aucune précision sur ces enquêtes ou les montants à recouvrir n'a été fournie.

Le communiqué précise que les autorités fiscales de plusieurs pays membres de l'OCDE (Australie, Canada, Espagne, France, Italie, Nouvelle Zélande, Suède, Royaume Uni et Etats-Unis) travaillent ensemble après avoir reçu des informations sur l'utilisation par leurs ressortissants de comptes au Lichtenstein pour échapper à leurs fiscs respectifs.

Le ministre danois des Impôts, Kristian Jensen, fait partie des rares responsables à s'être déclarés hostiles à l'idée d'utiliser des renseignements achetés à un informateur pour démasquer les fraudeurs du fisc. "Je pense que c'est un problème moral de récompenser un criminel pour quelques informations qu'il a volées. Je n'aime pas cette forme avancée de recel et je ne pense pas que cette éthique constitue la manière juste d'assurer le paiement correct des impôts" par les contribuables, a-t-il déclaré à la presse.

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