Crise des "subprime" : la SEC se fâche contre Moody's, Standard & Poor's et Fitch

Les trois grandes agences de notation financières sont accusées, par l'autorité américaine de régulation des marchés boursiers (SEC), d'avoir contribué à la crise du crédit immobilier en donnant des notes très élevées à des produits issus de la titrisation de crédits immobiliers dont la santé est apparue par la suite chancelante.

Les agences de notation financière n'ont pas géré correctement leurs conflits d'intérêt dans la notation de certains produits structurés comme ceux issus de la titrisation de crédits immobiliers. C'est la conclusion d'un rapport publié mardi par la Securities and Exchange Commission (SEC), l'autorité américaine de régulation des marchés boursiers

Dans son rapport, la SEC relève plusieurs exemples de collusion entre le service commercial et le service d'analyse financière des agences de notation. En principe, les agences de notation ont mis en place des procédures visant à les empêcher d'être tentées de noter trop bien les émetteurs qui pourraient représenter de futures sources de revenus. Or, le gendarme des marchés boursiers américains a découvert des cas où des analystes haut placés d'agence de notation (Moody's, Standard & Poor's et Fitch) avaient participé à des discussions relatives aux honoraires versés. Ainsi, une agence permettait jusqu'en 2007 à ses analystes de participer aux discussions avec les institutions souhaitant se faire noter sur le montant de sa rémunération. Depuis cette pratique a été modifiée.

Au terme d'un an d'enquête, couvrant la période écoulée depuis 2004, la SEC conclut que "des progrès peuvent être apportés" dans ce domaine. En accordant leur caution à des émissions adossées à des créances hypothécaires dévaluées, les trois grandes agences de notation financières que sont Moody's, Standard & Poor's (groupe McGraw-Hill ) et Fitch Ratings du français Fimalac sont accusées d'avoir contribué à la crise du crédit immobilier en donnant des notes très élevées à des produits issus de la titrisation de crédits immobiliers dont la santé est apparue par la suite chancelante.

La SEC a déjà formulé, le 11 juin, des propositions visant à réformer le fonctionnement des agences de notation. Ces propositions portaient notamment sur le conflit d'intérêts, la transparence et la pédagogie.

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