Continental reste attaché à son indépendance, mais pas à n'importe quel prix

L'équipementier automobile allemand a démenti des informations de presse évoquant des pourparlers en cours pour l'achat d'un concurrent à coup de milliards d'euros. Cette opération aurait eu pour but de faire grossir la taille du groupe pour échapper à l'offre non sollicitée de l'allemand Schaeffler

Continental se bat pour garantir son indépendance, mais sans apparemment aller jusqu'à mettre sa santé financière en danger. Manfred Wennemer, président du directoire de Continental, a écrit aux membres du conseil de surveillance de l'équipementier automobile allemand pour leur assurer qu'aucune discussion ou négociation n'était en cours en vue d'acheter un autre sous-traitant du secteur.

La presse avait évoqué dernièrement la préparation d'une opération de l'ordre de 3 milliards d'euros pouvant être examinée par le conseil de surveillance de Continental cette semaine. Une telle manoeuvre devait contrer les assauts sur Continental de son concurrent, le groupe Schaeffler, trois fois moins grand par son chiffre d'affaires.

Le quotidien Hannoversche Allgemeine Zeitung rapportait en fin de semaine que Wennemer avait le fabricant bavarois de freins Knorr-Bremse dans le viseur, en vue de contrer les intérêts de Schaeffler. Mais selon Wennemer, rien ne doit être entrepris qui puisse nuire à la santé de Continental, explique-t-il dans un courrier révélé par l'agence de presse DPA.

Continental, déjà très endettée après l'acquisition pour 11 milliards d'euros de VDO, une filiale du conglomérat Siemens, redoute son propre démantèlement en cas de rachat par Schaeffler. Selon son entourage, ce dernier serait toutefois prêt à apporter des garanties écrites en vue du maintien du périmètre d'activité et de l'emploi chez Continental, tout comme de sa cotation boursière et de la ville de Hanovre pour abriter son siège social.

La direction de Continental a jusqu'à mercredi, jour de la tenue d'une nouvelle réunion de crise du conseil de surveillance, pour communiquer sa position face à l'offre de Schaeffler. Lors de cette réunion doivent être évoquées des manoeuvres de défense face à un assaillant qui ne lâche pas prise depuis un mois et demi. Continental recherche un "chevalier blanc" qui pourrait lui venir en secours.

Il peut aussi décider de déclancher une augmentation de 10% du capital, vraisemblablement sans l'octroi d'un droit préférentiel de souscription aux actionnaires actuels, dont Schaeffler fait partie. Ce dernier dispose de 8% du capital de la cible et peut récupérer via des montages financiers sophistiqués 28% de part supplémentaire. Continental veut l'en empêcher en ayant demandé au régulateur des marchés BaFin de prendre position sur la légalité du dispositif.

Schaeffler offre 70,12 euros pour s'adjuger la majorité du capital. Il ne souhaite pas relever son offre alors que l'exécutif de Continental l'a déjà jugée insuffisante.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.