Les marchés financiers ont beau connaitre un retour à meilleure fortune depuis la mi-juillet, les conditions de certains groupes - notamment les établissements financiers - continuent à être difficiles avec les suites de la crise des subprimes. La première banque suisse UBS annonce ce mardi avoir réalisé au deuxième trimestre comme attendu une perte nette de 358 millions de francs suisses (220 millions d'euros), contre un bénéfice net de 5,6 milliards un an plus tôt. Les pertes d'UBS ont été plus importantes que celles escomptées par les analystes qui tablaient sur une perte de 187 millions de francs suisses.

Sur le reste de l'année, UBS ne table pas sur une amélioration. L'établissement avait indiqué début juillet s'attendre à un résultat "équilibré ou légèrement négatif" grâce à un crédit d'impôts de 3 milliards de francs suisses.

Au deuxième trimestre, UBS a enregistré une nouvelle dépréciation d'actifs de 5,1 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) et continue à voir ses actifs se réduire. Sur la période, le reflux net d'argent nouveau a été de 43,8 milliards de francs suisses (27 milliards d'euros), contre un afflux de 34 milliards sur la même période un an plus tôt.

L'activité banque d'affaires a une nouvelle fois tiré les résultats dans le rouge, avec une perte avant impôt de 5,2 milliards, contre un bénéfice de 1,7 milliard un an plus tôt. Depuis le début de la crise des crédits hypothécaires à risques l'été dernier, les dépréciations d'actifs s'élèvent désormais à 42,5 milliards de dollars, faisant de la banque suisse l'un des établissements mondiaux les plus exposés.

La banque ne prévoit pour le second semestre "pas d'amélioration des tendances économiques actuelles et de la mauvaise orientation des marchés financiers qui ont affecté les résultats du deuxième trimestre", souligne UBS dans son communiqué.

Par ailleurs, la banque suisse annonce une scission de ses activités en trois entités autonomes, mettant ainsi fin à son modèle de banque intégrée vivement attaqué depuis l'éclatement de la crise des "subprimes", il y a un an maintenant. Une réorganisation demandée par les fonds activistes.

"Les secteurs d'activités d'UBS vont être scindés en trois entités autonomes - banque d'affaires, gestion de fortune, gestion d'actifs - dotées d'un pouvoir et d'une responsabilité opérationnels accrus", précise l'établissement dans un communiqué. La banque "se présentera désormais sous la forme d'un groupe composé de divisions autonomes", poursuit UBS. "Cette structure lui permettra de faire face avec plus d'efficacité et de flexibilité aux évolutions du secteur financier et notamment aux incertitudes qui pèsent sur les marchés financiers mondiaux à court terme", conclut le communiqué.

"Chacune de ces divisions est une activité efficace (et) viable", a ajouté pour sa part, le président Peter Kurer. Ce dernier a cependant exclu pour l'heure toute cession d'une ou de plusieurs activités. "Il est possible que nous gardions, que nous vendions, que nous entrions dans une collaboration ou une coentreprise à un moment donné", affirme ainsi Peter Kurer, ajoutant que "pour l'instant, nous n'avons absolument pas de projet concernant un désinvestissement ou une vente" de divisions.

Le numéro un mondial de la gestion de fortune a par ailleurs confirmé la candidature du président de Swiss Life, Bruno Gehrig, au conseil d'administration.

Ces annonces ont déçu les investisseurs. A la Bourse de Zurich, l'action UBS perd 2,85% à 22,52 francs suisses, à l'ouverture.