Louis Sclavis et ses 40 petites pièces

De la java à la valse, le clarinettiste Louis Sclavis présente 40 petites pièces écrites pour le cinéma et le théâtre. Un parcours hors des sentiers battus pour esprit curieux.

Il vient de fêter ses 55 ans et son nom évoque ce jazz européen en quête permanente d'aventures musicales. Louis Sclavis, clarinettiste dès l'âge de 9 ans, figure parmi les valeurs sûres du label ECM, symbole de qualité sonore et de mariages entre classique et jazz. Et pourtant, il est une autre face, moins connue, de l'activité artistique du jazzman membre à part entière du célèbre "trio africain" au côté d'Aldo Romano (batterie) et Henri Texier (basse), l'un des plus beaux succès des 20 dernières années : la composition de musiques de cinéma et de théâtre.

En 1997, Sclavis avait présenté "Danses et autres scènes". Dix ans après, il ouvre à nouveau son carnet de notes avec "La moitié du monde". Cette "promenade musicale" nous conduit sur une planète riche de surprises. Tous les genres sont là, de la java à la valse aux airs de fanfares balkaniques. Quarante petites pièces qui ne dépassent jamais les quatre minutes. Leur seul point commun, et ce n'est pas mince, c'est cette petite musique qui caresse votre oreille. "Comme le dit mon copain Bernard Lubat, confie Louis Sclavis, je refuse d'être un lobotomisé de la mélodie".

Dans cet exercice de style -écrire pour un film, une pièce, un documentaire-, Sclavis ne sent aucune contrainte. Certes la liberté est plus grande dans le documentaire que pour les films où il faut se tenir à des temps plus courts et suivre "la couleur musicale" fixée par le réalisateur. Mais "composer pour les autres est aussi épanouissant que travailler pour soi-même".

Musicien engagé, sur scène et en ville, Louis Sclavis porte un regard lucide sur la situation actuelle "difficile et peut-être bientôt grave" des artistes et du spectacle vivant. En France, mais aussi en Allemagne où il se produit régulièrement, les budgets publics de la culture s'étiolent. Il n'empêche, poly-instrumentiste (clarinettes, saxophones) et "polyvalent" musical, Sclavis est un artiste en lutte et non résigné : "Il ne faut pas se morfondre. Il y a des choses à faire. Tout un circuit associatif se monte, comme dans les années 70. Et puis le public français très curieux, aime l'invention".

Discographie : "La moitié du monde". Louis Sclavis. Musiques pour le cinéma et le théâtre. 2 CD-Sphinx-JMS.
Concerts à Rennes, le 10 février ; Vaulx-en-Velin le 3 mars ; Armentières le 18 mars, Mondeville le 20 mars ; Saint-Nazaire le 22 mars ; Saint Quentin en Yvelines le 25 mars ; Lille le 29 mars.

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