Patrick Kron souhaite "un rapprochement global dans le nucléaire"

Le PDG d'Alstom plaide à nouveau pour un rapprochement entre son groupe et le leader français du nucléaire, Areva. "Cela autoriserait de grandes ambitions", selon lui.

Patrick Kron, PDG d'Alstom, plaide une nouvelle fois pour un rapprochement global entre son groupe et le leader français du nucléaire, le groupe public Areva. "Je suis partisan d'un rapprochement global. Cela autoriserait de grandes ambitions. Nous bénéficierions d'un effet de taille, sachant que les concurrents mondiaux sont plus gros. Nous nous appuierions sur un réseau commercial performant car Alstom est présent partout dans le monde. Nous créerions enfin un avantage avec l'offre de centrales nucléaires complètes", déclare-t-il dans un entretien paru ce dimanche dans le Journal du Dimanche.

"Il ne s'agit pas de nous faire une cession, mais de créer un champion mondial dans la production d'électricité et le transport ferroviaire, en rapprochant Alstom et Areva", souligne-t-il, ajoutant que "la balle est dans le camp de l'actionnaire" public d'Areva. "L'Etat détient plus de 90% du capital d'Areva. Il réfléchit légitimement à la stratégie de sa filiale et à la filière nucléaire française. En fonction de ses orientations, on verra comment Alstom peut se positionner. Que le gouvernement prenne son temps, cela me paraît normal. Il n'y a pas de date fatidique et je n'ai pas d'impatience", ajoute Patrick Kron.

Il estime aussi que les synergies liées à un éventuel rapprochement entre Alstom, spécialisé dans les infrastructures de transport et d'énergie, et Areva sont impossibles à chiffrer à ce stade. "Un tel calcul nécessite en effet un échange et un dialogue entre les deux parties. J'attends du gouvernement qu'il dise: "étudiez ce rapprochement industriel"", ajoute le PDG.

"Chacun des problèmes, qu'il s'agisse du cycle de l'uranium ou de l'actionnariat, pourra trouver une solution appropriée. Je comprendrais que l'Etat veuille sanctuariser les activités liées au combustible. Cela peut passer par le maintien d'un actionnariat public et des règles de décision donnant le dernier mot à l'Etat. Ma préoccupation est managériale. Il faut que l'entreprise, quelle que soit la configuration, soit gérable", précise Patrick Kron.

La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, a fait état à plusieurs reprises de son opposition à un rapprochement avec Alstom. Le groupe Bouygues, qui contrôle 30% du capital d'Alstom, affiche quant à lui depuis plusieurs mois son intérêt pour une entrée dans le nucléaire.

Concernant l'annonce cette semaine par Nicolas Sarkozy de la construction en France d'une deuxième centrale nucléaire EPR, Patrick Kron déclare être prêt à participer à la construction de ce réacteur de troisième génération. "Nous sommes, bien entendu, prêts à participer à ce nouveau projet. Alstom a déjà fourni la totalité des îlots conventionnels, c'est-à-dire de l'ensemble turbine et alternateur, du parc français de centrales nucléaires, et elle va faire de même pour les réacteurs de type EPR à Flamanville (Manche), en Chine et aux Etats-Unis", a-t-il souligné.

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