Pétrole : les cours repartent à la hausse en Asie

Après l'accès de déprime mercredi à New York - où les prix sont retombés un moment sous le seuil des 90 dollars - les cours repartent à la hausse ce jeudi en Asie, à 91,12 dollars. Et ce malgré le rebond annoncé des réserves de brut des Etats-Unis, le premier depuis deux mois.

Les cours du brut regagnent du terrain jeudi dans les échanges électroniques en Asie malgré le rebond annoncé la veille des réserves de brut des Etats-Unis. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en février prenait 28 cents à 91,12 dollars le baril. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en février glissait de 1,23 dollar à 89,75 dollars.

Une situation qui contraste avec la journée de mercredi. Hier en effet, les prix du pétrole ont une nouvelle fois terminé en baisse à New York, ayant même plongé en séance sous le seuil de 90 dollars le baril sous l'effet d'un rebond des stocks de brut américains, le premier en deux mois.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a clôturé en baisse de 1,06 dollar à 90,84 dollars. Sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 89,75 dollars, en recul de 1,23 dollar. Depuis le début de l'année et leurs sommets à 100,09 dollars le 3 janvier, les cours ont perdu près de 10%, car "beaucoup sont convaincus que l'économie américaine est en train de tomber en récession et que la demande de pétrole va forcément s'en trouver réduite", a souligné Mike Fitzpatrick, analyste de MF Global, cité par l'Agence France Presse (AFP).

Dans ce contexte général, le marché a reçu un nouveau coup avec un rapport hebdomadaire du Département américain à l'Energie (DoE). Pour la première fois en neuf semaines, les réserves de brut des Etats-Unis se sont étoffées. Elles ont même progressé de 4,3 millions de barils durant la semaine achevée le 11 janvier, ce qui est bien davantage que ce que prévoyaient les analystes. Ces chiffres ont immédiatement généré un vif accès de faiblesse sur le marché et fait tomber le prix du baril jusqu'à 89,26 dollars à New York et 88,71 dollars à Londres, au plus bas depuis près d'un mois.

Reléguant encore davantage au second plan la peur que l'approvisionnement en pétrole soit trop restreint pour traverser la saison hivernale, les réserves de produits pétroliers, essence et distillats (dont le fioul de chauffage), ont continué de se reconstituer, respectivement de 2,2 millions et de 1,1 million de barils.

Même si elle table toujours sur une hausse de la demande de brut pour 2008, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a toutefois souligné mercredi que les "risques de baisse de la demande liés à une baisse de la croissance américaine et mondiale ont augmenté, même s'ils ne se sont pas encore matérialisés" dans ses prévisions. "Le risque d'un ralentissement de l'économie et de températures hivernales au-dessus de la normale pourrait amener l'agence à abaisser ses prévisions dans les prochains mois", ont déjà avancé les analystes de JP Morgan.

Le mouvement des cours a été encore amplifié par un sursaut du dollar, qui a rebondi à 1,46 dollar pour un euro sur des spéculations selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) pourrait finalement suivre son homologue américaine et baisser à son tour ses taux d'intérêt. Or la remontée du billet vert nuit aux prix du pétrole, car elle affaiblit le pouvoir d'achat des investisseurs hors zone dollar.

Par ailleurs, à l'approche d'une réunion exceptionnelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à Vienne le 1er février, son secrétaire général juge toujours le marché de l'or noir bien approvisionné, mais a toutefois ouvert la porte à une hausse de la production. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est "prête" à tout moment à "augmenter sa production si les fondamentaux le justifient", mais "il n'y a pas de manque" de pétrole actuellement, a déclaré à l'AFP son secrétaire général Abdallah el-Badri mercredi dans un courriel.

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