Obtenir un crédit bancaire devient-il plus difficile ?

Le montant des nouveaux crédits à l'habitat a chuté de 7,8% sur un an. 22,4% des banques prévoyaient de durcir l'octroi de crédits sur le deuxième trimestre.

La crise financière a eu des effets collatéraux. Les banques qui se faisaient une concurrence effrénée sur le crédit immobilier se montrent plus prudentes: 22,4% des banques interrogées par la Banque de France fin avril prévoyaient de durcir au deuxième trimestre les critères d'octroi des crédits à l'habitat, 77,6% de les laisser inchangés (l'échantillon tenant compte de leur poids dans le crédit aux ménages).

"Les banques n'ont peut-être pas toutes changé leurs critères d'attribution de prêts mais elles les appliquent avec beaucoup moins de souplesse. Elles se limitent à des taux d'endettement de 25% à 30% là où elles acceptaient hier 35% à 38%", note Serge Grzybowski, PDG d'Icade, la filiale immobilière de la Caisse des dépôts. "En raison de la crise financière, les établissements bancaires ont des difficultés à se refinancer à long terme et donc à trouver des ressources bon marché", explique Marie-Christine Caffet, directrice du développement au Crédit Mutuel, le deuxième prêteur à l'habitat derrière le Crédit Agricole. Ainsi, les nouveaux crédits à l'habitat aux ménages ont chuté de 7,8% sur un an pour tomber à 141 milliards d'euros en avril 2008, contre 153 milliards en avril 2007.

Le Crédit Mutuel s'emploie à segmenter les marchés. "Sur les marchés matures comme les villes moyennes où les prix risquent de baisser de 10% à 15%, et où le potentiel de valorisation des biens immobiliers est faible, nous conseillons à nos clients de ne pas emprunter sur plus de vingt ans, indique Marie-Christine Caffet. Sur les marchés tendus comme Paris, où la valeur des biens continuera à être élevée mais où il y a un risque de gel des transactions, nous leur conseillons de ne pas demander de crédit-relais et de vendre leur premier bien avant d'acheter le second. Enfin, sur les marchés qui offrent du potentiel comme les zones de rénovation urbaine, nous pouvons prêter sans états d'âme sur 20 à 25 ans".

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